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Documentation

GRETA | Rapport sur la lutte contre la traite des êtres humains par l’Italie

Le Groupe d’experts du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains (GRETA) a publié le 30 janvier 2017 un rapport sur la mise en œuvre de la Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains par l’Italie. Le rapport évalue la situation spécifique relative aux retours forcés des victimes de la traite depuis l’Italie et à l’identification des victimes de la traite parmi les demandeurs d’asile et les migrants.

Communiqué de presse du GRETA, du 30 janvier 2017. Cliquez ici pour lire le communiqué de presse sur le site du GRETA.

Le GRETA est conscient des immenses problèmes que pose à l’Italie l’afflux sans précédent de migrants et de réfugiés et salue les importants efforts entrepris par le pays, avec l’aide des organisations internationales et de la société civile, pour relever ce défi.

Le rapport, qui fait suite à une visite sur place en septembre 2016, révèle des lacunes dans la détection des victimes de la traite parmi les migrants et les enfants non accompagnés nouvellement arrivés. Il porte une attention particulière à la situation des femmes et des jeunes filles nigérianes qui viennent de plus en plus nombreuses en Italie et dont beaucoup sont susceptibles d’être victimes de traite à des fins d’exploitation en Europe. Le GRETA exprime sa préoccupation concernant le défaut d’identification précoce de ces personnes en tant que victimes de la traite, la disparition d’enfants non accompagnés des centres d’accueil et la manière dont sont mis en œuvre les retours forcés des victimes de la traite vers leur pays d’origine.

Le GRETA exhorte les autorités italiennes à améliorer l’identification des victimes de la traite parmi les migrants et les demandeurs d’asile en établissant des procédures claires et contraignantes et en formant systématiquement les agents de la police de l’immigration et le personnel qui travaille dans les centres d’accueil et d’aide de première urgence (CPSA ou « hotspots »), les centres d’accueil de migrants (CDA), les centres d’identification et d’expulsion (CIE) et les centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CARA).

Le GRETA se félicite que la Commission territoriale de Rome pour l’octroi de la protection internationale ait associé l’ONG BeFree aux entretiens de demande d’asile menés avec des femmes nigérianes et estime que cette pratique devrait être étendue à d’autres ONG spécialisées.

Le GRETA exhorte aussi l’Italie à inclure le thème de la prévention de la traite dans la formation de toutes les personnes travaillant avec des mineurs non accompagnés et des enfants séparés. Il convient d’intensifier les efforts visant à identifier les enfants victimes de la traite et de mettre en place un mécanisme d’identification spécifique qui tienne compte de la situation et des besoins particuliers de ces enfants et fasse appel à des spécialistes de l’enfance.

En outre, le GRETA considère qu’il convient de privilégier les retours volontaires des victimes de la traite afin de garantir leurs droits, leur sécurité et leur dignité. Il encourage l’Italie à ne recourir au retour forcé des victimes de la traite qu’en dernier ressort.

Enfin, le GRETA estime que l’Italie devrait développer encore davantage les partenariats internationaux en vue de combattre et de démanteler les réseaux criminels impliqués dans la traite, et de poursuivre les auteurs.