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Notre regard

Le Courrier | Genève: L’Etat se tourne vers les communes

Le Conseil d’Etat a mis en consultation le second train de projets de lois sur la répartition des tâches. Les communes sont priées de prendre en charge l’accueil des SDF et, en partie, celui des réfugiés.

Article de Rachad Armanios, publié dans Le Courrier, le 11 avril 2017. Cliquez ici pour lire l’article sur le site du Courrier.

Nous reproduisons ci-dessous les parties de l’interview de Mauro Poggia consacrées à l’hébergement des réfugiés.

Que proposez-vous concernant l’asile?

L’accueil des migrants doit devenir une tâche conjointe, car les communes doivent collaborer. A elles de favoriser l’intégration des migrants en leur faisant connaître leurs structures, le tissu communal, etc. De fait, nombre d’associations de soutien aux migrants se créent spontanément. Mais ce qui relève aujourd’hui de bonnes volontés doit devenir un devoir. Si, demain, le canton devait mandater des associations pour l’assumer, il enverrait alors la facture à la commune concernée. Concernant l’hébergement, nous voulons éviter les situations vécues récemment, quand l’Etat, face à des communes réticentes à mettre leurs abris PC à disposition, a dû menacer de les réquisitionner. L’exploitation des foyers restera en mains de l’Hospice général, mais le financement des structures ou éventuellement de leur construction devra aussi être supporté par l’ensemble des communes – et pas seulement celles accueillant des migrants sur leur territoire.

Quelles parts le canton et les communes paieraient-elles respectivement?

Nous n’avons rien déterminé, car ce sera justement l’objet de la discussion. Cette répartition ne figurera pas dans la loi, mais dans le règlement d’application.

La LRT prévoit une neutralité des coûts puisque chaque transfert de compétence doit être accompagné des moyens qui vont avec. Là, les communes hériteraient seulement de la charge…

C’est un vœu qui ne peut être complètement respecté. Il ne faut pas être hypocrite. Quand l’aide pratique aux personnes âgées est confiée aux communes, il s’agit d’une charge supplémentaire puisque cette population grandit chaque année. L’accueil des réfugiés, de par son ampleur, est pour ainsi dire devenu une nouvelle charge que le canton ne peut assumer seul.

En cas de fin de non-recevoir, que fera le Conseil d’Etat?

Nous sommes ouverts à la discussion, mais nous maintiendrons notre cap. Alors que le canton se serre la ceinture année après année, il n’y a aucune raison que des communes continuent à faire de juteux bénéficies! A la fin, le Grand Conseil tranchera.