Chronique Europe | Du 12 avril au 17 mai
12 avril
Le Bade-Wurtemberg hausse le ton concernant l’immigration irrégulière. La région, située à la frontière sud de l’Allemagne, aurait arrêté entre janvier et février trois fois plus de migrants provenant de Suisse que l’an dernier sur la même période. Pour sa part, le Secrétariat d’Etat aux migrations reconnaissait que plus de la moitié des migrants sortaient des radars au moment de quitter les structures d’accueil helvétiques. En pleine période électorale, les leaders de l’Union chrétienne-démocrate (CDU, droite) chercheraient à se démarquer de leurs partenaires socialistes de la coalition gouvernementale.
14 avril
Des couloirs humanitaires. Les Eglises italiennes se sont engagées à prendre en charge des réfugiés syriens vulnérables, de leur permettre d’accéder à un visa humanitaire et ainsi de rejoindre l’Italie en avion pour déposer leur demande d’asile. Ils évitent les risques d’un voyage périlleux et, à l’avantage du pays d’accueil, sont « sélectionnés » avant leur arrivée sur place. Ce système a déjà séduit la France et la Belgique s’y intéresserait de près.
20 avril
En Hongrie, les réfugiés du camp de Kiskunhalas ont été privés de nourriture par le gouvernement de Viktor Orbán. Ils ont été informés à la mi-avril que l’Etat hongrois avait cessé de faire parvenir les fonds leur permettant d’acheter de quoi se nourrir et que le camp ne leur fournirait plus ni repas ni services médicaux. Les associations s’inquiètent désormais de la possible extension de cette mesure à tout le pays, dans le but de forcer les résidents à continuer leur route vers l’Autriche ou l’Allemagne.
11 mai
Le gouvernement espagnol a reconnu avoir bloqué des bateaux de migrants au large de Ceuta pour les remettre aux autorités marocaines. Il affirme les avoir stoppés dans les eaux marocaines, officiellement lors d’opérations de sauvetage « indépendantes de la souveraineté maritime ». Selon l’ONG Caminando Fronteras, les transferts de migrants entre les deux marines nationales occasionnent régulièrement des morts par noyade suite à des chutes à la mer. En outre, « les remises rapides de migrants à la police marocaine ne respecteraient pas les normes en matière d’asile », les migrants ne pouvant pas déposer de demande de protection internationale.
17 mai
La Commission européenne a décidé de poursuivre la procédure d’infraction ouverte en 2015 contre la Hongrie concernant la législation hongroise en matière d’asile. La Commission « souligne de nouvelles incompatibilités de la législation hongroise sur l’asile », en visant particulièrement trois domaines susceptibles de ne pas respecter le droit de l’Union européenne : les procédures d’asile (auxquelles l’accès est largement limité), les règles en matière de retour (les renvois sont effectués sans se conformer aux conditions du droit européen) et les conditions d’accueil (confinement systématique des demandeurs d’asile de plus de 14 ans). Si l’Etat hongrois ne procède pas aux modifications requises dans un délai de deux mois, la Commission pourrait saisir la Cour de justice de l’Union européenne. Dans le cas où la procédure aboutirait, la Hongrie pourrait faire face à des sanctions financières.
> CEDH : Convention européenne des droits de l’homme
> CourEDH : Cour européenne des droits de l’homme
> DFJP : Département fédéral de justice et police
> HCR : Haut Commissariat pour les réfugiés
> MNA :mineur non-accompagné
> SEM : Secrétariat d’Etat aux migrations
> TAF : Tribunal administratif fédéral
> UE :Union européenne
Page réalisée par Robin Junod
Sources : Presse suisse et française, Migration News Sheet, site web asile.ch