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Documentation

France culture | À bord de l’Aquarius au large des côtes libyennes

Échapper aux gardes-cotes libyens grâce au bateau humanitaire, Aquarius, en mission de sauvetage en Méditerranée.

Une série de Raphaël Krafft, réalisée par Guillaume Baldy et diffusée sur les ondes de France Culture. Cliquez ici pour écouter le premier reportage, qui s’intéresse aux sauvetages en mer effectués par l’Aquarius.

Depuis deux ans, l’Aquarius mène des missions de sauvetage en Méditerranée centrale au large des côtes libyennes. Aux côtés d’autres ONGs, des marines européennes et des navires marchands ou de pêche, SOS Méditerranée et Médecins sans Frontières qui arment ce bateau ont sauvé des eaux des milliers de personnes partis des côtes libyennes dans des embarcations de fortune en quête d’un avenir meilleur.

Les garde-côtes libyens ont renforcé leur activité dans cette zone. Ils sont de plus en plus impliqué dans ce qu’ils appellent des «sauvetages» et que nous on appelle des «retours en Libye».

Ces bateaux ne seraient pas sûrs pour deux personnes et nous faisons parfois le sauvetage de bateaux qui contiennent 725 personnes.

Les gens que l’on parvient à secourir ont des marques de morsures sur les jambes parce que les gens coincés au fond se battent pour éviter la noyade. Ça ressemble à l’enfer, je crois.

Quand les garde-côtes libyens arrivent, ça veut dire au moins que ces gens seront sauvés malheureusement ça veut dire aussi que ces gens vont être rapatriés en Libye et on sait très bien que la situation en Libye est horrible.

Comme les témoignages recueillis pour ce documentaire en attestent, les migrants naufragés ne fuient plus seulement leur pays mais aussi la Libye devenue un enfer: enlèvements avec rançons, torture, viol, travail forcé voire esclavage sont le lot de tous les migrants qui y passent ou qui avaient pour projet de s’y installer. Face à cette hécatombe qui a emporté près de 10’000 personnes en deux ans et demi, l’Europe ferme les yeux. Après avoir accusé de collusion les ONGs de sauvetage en mer avec les passeurs libyens, elle finance désormais et au mépris du droit international les gardes-côtes libyens pour empêcher les réfugiés de quitter ce pays de non droit où se mêlent mafias et univers concentrationnaires.