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Refugees Deeply | La réponse hypocrite de l’Europe face à l’esclavagisme en Libye

Le site d’information indépendant Refugees Deeply apporte un éclairage essentiel aux récentes révélations sur les cas de traitements dégradants infligés à des réfugiés en Libye. Son auteure Giulia Lagana démontre à quel point les responsabilités sont multiples. Dans sa ligne de mire, les politiques européennes de confinement des migrants aux frontières extérieures, au détriment de coûts humains inévitables. Brève synthèse.

Il y a quelques semaines, la CNN révèle des images impressionnantes: personnes vendues pour quelques centaines de dollars, des êtres humains entassés dans des geôles insalubres privés d’accès aux besoins fondamentaux. A ces images, l’Europe entière réagit avec indignation. Des politiciens, des artistes et l’opinion publique se déclarent choqués que cela soit possible. Or, selon Giulia Lagana, il s’agit avant tout de reconnaître les responsabilités de telles exactions. Outre celle des traficants sur place, elle les impute tant à l’Union européenne cherchant à repousser à tout prix les personnes réfugiées hors de son territoire qu’aux pays africains qui manqueraient à leur responsabilité d’offrir une sécurité économique et sociale à leurs ressortissants. Des campagnes politiques européennes stoppant l’action des œuvres humanitaires en mer Méditerranée ou des financements européens de réseaux occultes de milices internationales seraient, selon elles, également des facteurs favorisant l’éclosion de telles pratiques.  Autre point critique pour l’auteure, l’unique réponse apportée à cette révélation est celle de l’évacuation des personnes de ces camps. Ceci conduira pour une majorité d’entre elles à un retour dans leur pays d’origine. Hors, ces personnes conservent souvent les volontés instigatrices de leur migration et ne feront que reprendre ces routes périlleuses. De même, un retour chez elles pourraient mettre leur vie en danger, comme cela pourrait être le cas pour des ressortissants érythréens. Finalement, une majorité d’entre elles pourraient en réalité travailler en Libye sans forcément être contraintes de traverser la mer Méditerranée. La conclusion de Giulia Lagana est univoque: la seule réponse appropriée à une telle situation serait celle de stabiliser la situation en Libye et d’aménager des voies d’accès légales et sécuritaires pour les personnes qui migrent.

Pour consulter l’article de Giulia Lagana dans sa version intégrale et en anglais, cliquez ici.