Actions féministes | Femmes migrantes et solidaires créent ensemble un espace européen de résistance
La rencontre internationale « Femmes-Migrations-Refuge », annoncée à plusieurs reprises dans notre revue, s’est déroulée à Genève du 27 au 29 septembre 2019. Venues de plus de dix pays d’Europe, 263 femmes exilées de nombreux pays du monde et /ou solidaires ont pu se connaître, apprendre les unes des autres. Lors de 4 plénières et 14 ateliers thématiques, elles ont débattu des discriminations qu’elles peuvent rencontrer en tant que femmes migrantes et des stratégies collectives à mettre en place. De nombreuses organisations ont participé à la mise sur pied de l’événement, initié par la Marche mondiale des femmes (MMF). Une interprétation professionnelle simultanée en français, allemand, espagnol et anglais a facilité les échanges.
Plateforme de revendications
Extrêmement vivantes, chargées d’émotions et riches en circulation de savoirs et d’expériences, ces journées ont débouché sur l’élaboration et l’adoption d’une Plateforme de revendications pour une Europe ouverte, solidaire, égalitaire et féministe. Agir ensemble, se donner des objectifs de lutte communs et former un espace européen de résistance pour la défense des droits des femmes et des personnes LGBTI+ en exil, tels sont les buts de cette plateforme.
Occupation de la frontière
Une première proposition d’action : occuper les frontières pendant trois jours à Vintimille en automne 2020. Esquissé par des féministes de la côte méditerranéenne France-Italie, le projet a été relayé à la rencontre de Genève par Pinar Selek, militante féministe et anti-militariste, et a soulevé un fort enthousiasme. Un appel à participer à l’organisation de cette occupation symbolique de la frontière a depuis été lancé par la MMF, avec pour objectif de:
- dénoncer les violences faites aux femmes avant, pendant et après leur parcours migratoire
- exiger un accueil digne et la reconnaissance des motifs d’asile spécifique aux femmes
- exiger l’arrêt de la criminalisation de la migration qui renforce les réseaux de traite notamment.
L’événement se veut donc revendicateur, mais également festif. Les groupes et personnes intéressées ont jusqu’au 10 janvier 2020 pour manifester leur intérêt à info@marchemondiale.ch. La MMF assurera la coordination suisse avec les autres mouvements féministes et européens.
DANIELLE OTHENIN-GIRARD
Liens et infos: marchemondiale.ch et asile.ch
Lire également la chronique du 18 octobre (p. 22) et retrouvez les éditions spéciales « genre » de la revue VE 172/avril 2019 et VE 162/avril 2017.
