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Notre regard

CFA du Grand-Saconnex | L’importance d’une école complètement extra-muros

Sophie Malka

Cet article fait partie du dossier – Enfants en exil

À Genève, l’annonce de l’ouverture du Centre fédéral d’asile (CFA) au Grand Saconnex en août 2025 a suscité de vives réactions. En plus de la nature du lieu (semi-carcéral et conçu comme un centre de «départ») et de sa localisation (coincé entre les avions et une autoroute), l’annonce que les enfants seraient scolarisés à l’intérieur du CFA indigne et inquiète.

Une lettre ouverte a été publiée et le député socialiste Cyril Mizrahi a déposé une question urgente au Conseil d’État. Celui-ci y a répondu le 19 mars 2025 de façon détaillée. (QUE 2175-A)

Y sont présentés les principaux obstacles rencontrés par les autorités genevoises à l’intégration complète des enfants jusqu’à 15 ans dans le dispositif scolaire ordinaire: l’ouverture de Palexpo aux réfugié·es d’Ukraine saturant les écoles du Grand-Saconnex; la «crise migratoire aigüe» – rengaine malheureusement toujours utilisée pour justifier des solutions insatisfaisantes; et une demande de la commune à scolariser les enfants au sein du CFA. Le Conseil d’État explique avoir dès lors cherché une solution intermédiaire, appelée «intra- et extra-muros».

Deux classes seraient ouvertes à l’intérieur du centre pour les 4 à 15 ans avec possibilité de suivre le programme scolaire dans deux salles localisées dans des écoles ordinaires plusieurs jours par semaine. Les 16-18 ans seraient accueillis à Access II.

Les efforts, y compris financiers, déployés par les autorités genevoises pour atténuer l’impact du séjour en CFA sont notables. Mais ceux-ci se disputent à une réalité crue, intolérable: des enfants, sur territoire cantonal, seront contraints d’être confinés une partie de leur journée dans un lieu de semi-détention, par définition non adéquat pour leur développement. S’ajoute un autre écueil, probablement minimisé par le Conseil d’État: les bonnes volontés du canton resteront conditionnées aux directives du SEM et aux personnes dirigeant le centre, notamment ORS. Il reste quelques mois avant l’ouverture du centre. Aux autorités genevoises de se montrer à la hauteur de ses engagements, en poussant, dans ses négociations encore en cours, vers une école complètement extra-muros. C’est un minimum.

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