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La vie des idées | L’Europe et ses réfugiés politiques au XIXe siècle

Les révolutions du XIXe siècle firent émerger une nouvelle figure, celle du réfugié politique, et de nouvelles politiques d’accueil. Mais, hier comme aujourd’hui, l’incertitude du vocabulaire employé reflétait la contradiction des États européens face au droit d’asile, entre devoir de protection et peur de l’étranger.

Article de  Sylvie Aprile et Delphine Diaz , publié le 15 mars 2016 sur le site La Vie des idées. Cliquez ici pour lire l’article complet sur le site La Vie des idées.

JoueurDeFlute
En juin 1909, le journal PUK Magazine publiait une image montrant comment l’Europe se débarrassait alors outre-Atlantique de ses indésirables et comment les États-Unis les recevaient.

L’accueil des étrangers et plus particulièrement des réfugiés politiques a contribué au cours du XIXe siècle à forger des catégories nouvelles pour classer et décompter ces étrangers, mais aussi des outils administratifs et politiques pour traiter ces populations en mouvement. Les craintes qu’ont pu alors éveiller les réfugiés politiques, accusés par exemple au début de la monarchie de Juillet par le président du Conseil Casimir Perier d’être venus défendre en France la « bannière cosmopolite des révolutions », et non le drapeau tricolore, permettent d’éclairer les peurs d’une tout autre nature et d’une plus grande ampleur que suscite aujourd’hui l’arrivée de centaines de milliers de migrants en Europe. Aux lendemains des attentats meurtriers du 13 novembre 2015 de Paris, le caricaturiste anglais Mac publiait dans le Daily Mail un dessin qui a fait scandale. Il y montrait des réfugiés franchissant sans contrôle les frontières de l’Europe. Parmi eux, se distinguent aisément les silhouettes de djihadistes armés mêlés à des femmes voilées et des hommes portant des tapis de prière. En bas du dessin, une multitude de rats pénètre aussi sur le territoire européen. Sans sombrer dans l’anachronisme, on ne peut qu’être frappé par la proximité de cette image avec celles qui se sont multipliées au tournant du XIXe et du XXe siècles et qui affichaient des amalgames du même type. En juin 1909, le journal PUK Magazine publiait une image montrant comment l’Europe se débarrassait alors outre-Atlantique de ses indésirables et comment les États-Unis les recevaient. L’Oncle Sam, représenté sous les traits du joueur de flûte de Hamelin, y entraîne à sa suite une horde de rats étiquetés comme meurtriers, incendiaires, dégénérés, traite des blanches…. Sur la flûte, on peut lire: «lois laxistes sur l’immigration». On mesure le chemin parcouru entre l’exilé accueilli et secouru et la suspicion qui entoure tous ceux qui, par la contrainte, qu’elle soit économique ou politique, circulent et tentent aujourd’hui de trouver un asile.

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