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Notre regard

Le Courrier | L’Amar installe sa caravane aux Jeunes-Rives

Le lieu d’accueil pour réfugiés a trouvé une solution pour l’été.

Article de Amhed Hadid, publié sur le site du Courrier, le 16 juillet 2016. Cliquez ici pour lire l’article sur le site du Courrier.

Les bénévoles du Lieu autogéré multiculturel d’accueil et de rencontre (L’Amar) peuvent enfin souffler. Après avoir été chassés en avril par les autorités communales de l’immeuble qu’ils occupaient au 2, rue de la Main à Neuchâtel, ils peuvent enfin reprendre leurs activités destinées aux réfugiés. L’association a en effet trouvé un accord avec la Ville pour installer une caravane aux Jeunes-Rives, en face du parking des patinoires, jusqu’au 5 novembre. Zébrée jaune et marron, la roulotte, inaugurée mercredi, lui permettra non pas de rugir, mais de disposer enfin d’un lieu de rassemblement pour les nombreuses activités qu’elle propose. La solution est provisoire mais les membres gardent bon espoir de trouver un lieu pérenne.

Olivier Arni, conseiller communal (PS) chargé de l’Urbanisme, avait déclaré dans les colonnes du Courrier (notre édition du 28 avril) être sensible aux préoccupations de l’association et au besoin, pour les personnes migrantes, d’avoir un lieu d’accueil à Neuchâtel. Il avait motivé le choix du Conseil communal de faire évacuer l’immeuble du 2, rue de la Main par des impératifs de sécurité. Il se disait également favorable à une prochaine collaboration avec L’Amar si celle-ci se faisait en bonne intelligence.

Bonne entente avec la Ville

Apparemment, il a tenu parole. Louise Wehrli, membre de l’association, confirme également que les relations avec les autorités se sont réchauffées. «La Ville soutient notre projet et a été à l’écoute de nos propositions. Les choses se sont faites assez rapidement et nous nous rencontrons régulièrement.» La jeune femme regrette à demi-mot que la solution soit provisoire, mais assure que la Ville comme l’association «s’activent déjà pour trouver un local – là encore provisoire – pour l’hiver, avant d’enfin disposer d’une alternative définitive au printemps prochain». En attendant, les bénévoles auront déjà fort à faire avec le programme – actualisé toutes les deux semaines – des activités de l’été. Au menu: des occupations récréatives bien sûr, telles que des jeux de plein air, des brunchs et des apéros, mais également des cours de français et de conversations.

Bouche à oreille aidant, les personnes migrantes – des hommes pour la plupart – viennent de plus en plus bénéficier des permanences juridique et sociales. «Au début, on avait peu de monde, mais petit à petit les gens viennent plus spontanément», explique Louise Wehrli. «En ce moment, nous suivons une quinzaine de cas lourds. Des dossiers juridiques pour la plupart, notamment des cas de renvoi. Ce n’est pas facile tous les jours.»

Manque de bénévoles

Si la tâche est souvent rendue difficile par le fait que les réfugiés arrivent après avoir épuisé les voies classiques de recours et d’aide, elle s’accentue encore par le manque de bénévoles. «Avec la période estivale, on perd temporairement certains de nos membres. Et comme la majorité d’entre nous sont aussi actifs dans d’autres associations, notamment Droit de rester Neuchâtel, qui a peu ou prou les mêmes membres que L’Amar, nous avons un peu le sentiment d’avoir la tête sous l’eau», soupire Louise Wehrli. «Tous les petits ou grands coups de main sont les bienvenus!»