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Notre regard

Liberté pour Muzaffer Acunbay!

Ce jeudi, 29 janvier 2015 à 11h00, le Comité pour la libération de Muzaffer Acunbay a manifesté de la place des Nations ver le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (UNHCR) à Genève. Muzaffer Acunbay est un réfugié politique reconnu par la Suisse. Lors d’un séjour en Grèce en été 2014, Muzaffer Acunbay a été arrêté par les autorités grecques. Malgré le fait que Muzaffer Acunbay dispose en Suisse du statut de réfugié politique, la Grèce maintient l’expulsion prévue vers la Turquie.

Article publié sur le site de la Maison populaire de Genève (ASSMP), le 30 janvier 2015. Cliquez ici pour lire l’article sur le site de la ASSMP.

Action_GeneveA 11h00 une délégation du comité a été reçue par trois représentant.e.s de l’UNHCR Suisse. Les autorités suisses sont déjà intervenues deux fois auprès de la Grèce. Pourtant, la Grèce maintient la déportation prévue. Un tribunal l’a déjà confirmé en première instance. Le recours de dernière instance va être traité le 13 février 2015.

«C’est une course contre la montre»

dit Ahmet Tamer du comité pour la libération de Muzaffer Acunbay, «c’est pourquoi que nous exigeons de l’UNHCR qu’il exerce de la pression sur la Grèce et la Suisse et qu’il les appelle à respecter la Convention de Genève sur le statut de réfugié».

Le comité demande:

  • la libération immédiate de Muzaffer Acunbay;
  • à l’UNHCR, à la Suisse, à la Grèce et aux autres Etats signataires de la Convention de Genève sur le statut de réfugié, de s’engager activement pour la protection de Muzaffer Acunbay contre la persécution par la Turquie, dont il fait objet;
  • la suppression automatique des avis de recherche Interpol visant des réfugiés politiques reconnus.

Contacts:

Ahmet Tamer, 076 693 09 42, Comité pour la libération de Muzaffer Acunbay

Amanda Ioset, 079 258 60 49, Solidarité sans frontières

Lettre envoyée au Bureau du HCR pour la Suisse et le Liechtenstein par le comité pour la libération de Muzaffer Acunbay

Berne, le 28 janvier 2015

Menace d’extradition du réfugié politique reconnu Muzaffer Acunbay

Entré en Suisse le 19 octobre 2003, Muzaffer Acunbay a déposé une demande d’asile. Le 28 juin 2004, il a été reconnu comme réfugié politique par la Suisse et s’est établit à Zurich.

Le 20 juillet 2014, il a été arrêté à Orestiada, lors d’un déplacement privé en Grèce, sur la base d’une peine de prison décidée par le gouvernement turc pour des motifs politiques. Le 7 novembre 2014, un tribunal grec a approuvé l’extradition vers la Turquie. Muzaffer Acunbay a fait appel de cette décision qui est pour lui une menace existentielle. Le 13 février 2015, le tribunal de dernière instance décidera du sort réservé à Muzaffer Acunbay.

Arrêté dans les années 1990 par la police turque, Muzaffer Acunbay a subi des tortures et maltraitances massives durant les interrogatoires. Le tribunal turc de la sûreté de l’Etat (DGM), soumis à des influences politiques et critiqué par la Cour européenne des droits de l’homme pour ses sentences injustes, condamne alors Muzaffer Acunbay à une peine de prison à perpétuité. Muzaffer Acunbay a passé de nombreuses années en prison, avant d’être libéré en raison de son mauvais état de santé après une grève de la faim. En cas d’extradition de Muzaffer Acunbay en Turquie, il sera confronté à une prise en charge médicale déficiente mais surtout à la prison jusqu’à la fin de sa vie.

Muzaffer Acunbay bénéficie du statut de réfugié politique en Suisse. La convention des Nations Unies sur les réfugiés adoptée à Genève en 1951 interdit donc son extradition vers le pays qu’il a fui en raison de la répression politique et de la persécution subie. Bien que cette convention soit contraignante pour la Grèce, les autorités politiques ont arrêté Muzaffer Acunbay et décidé son extradition vers la Turquie. Cette décision est contraire au droit international et au droit national grec. Il est inadmissible que l’UNHCR reste passif quand un réfugié politique reconnu en vertu de la convention de Genève continue d’être persécuté. Cette attitude revient à soutenir l’injustice et l’arbitraire.

C’est donc un tribunal grec qui décidera du sort de Muzaffer Acunbay. Il vit actuellement sous la menace d’extradition vers la Turquie, pays dont les tribunaux ne sont toujours pas indépendants et restent sous influence, comme devraient l’admettre le président et le premier ministre turc.

En outre, la situation des prisons turques est choquante. La pression exercée sur les détenu-e-s est massive. Les personnes condamnées à vie sont isolées des autres. Les malades ne sont souvent pas pris en charge et meurent en détention. Presque chaque semaine, les organisations turques de défense des droits humains organisent des manifestations pour dénoncer la situation catastrophique des détenu-e-s malades et pour faire connaître la situation dans les prisons.

Muzaffer Acunbay bénéficie du statut de réfugié politique reconnu par la Suisse. La convention des Nations Unies sur les réfugiés interdit donc son extradition vers le pays qu’il a fui en raison de la répression politique et de la persécution subie. Nous vous demandons d’appeler la Grèce de respecter la Convention de Genève sur les réfugiés, de renoncer à l’extradition de réfugiés vers des Etats répressifs et de libérer immédiatement Muzaffer Acunbay. Nous vous demandons de vous engager activement pour la protection de Muzaffer Acunbay et de le protéger vis-à-vis du gouvernement grec.

Avec nos meilleures salutations,

LE COMITE POUR LA LIBERATION DE MUZAFFER ACUNBAY