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Notre regard

Collectif R | Mobilisation contre le renvoi d’un jeune érythréen

Mobilisation contre le renvoi d’un jeune érythréen: le député Manuel Donzé s’engage personnellement et une pétition de soutien récolte 1200 signatures en une semaine.

Communiqué de presse du Collectif R, du 4 mars 2016.

Depuis plus de deux semaines, Tekle, 30 ans, est assigné à résidence en bunker. Cette mesure violente a été prononcée à la demande des autorités vaudoises afin de faciliter son expulsion vers l’Italie, au nom des accords de Dublin. Légalement la Suisse n’a plus qu’un mois pour l’expulser, passé ce délai, elle devra examiner sa demande d’asile (1). Jusqu’au-boutistes et cyniques, les autorités vaudoises entendent bien profiter des quelques jours qui lui restent pour renvoyer Tekle contre son gré. Cela fait pourtant plus d’un an et demi que Tekle espère voir sa demande d’asile enfin examinée en Suisse.

Tekle a subi les affres de la dictature érythréenne. Enfermé et torturé par le régime, il est obligé de vivre dans la clandestinité, privé de sa famille. Les pays voisins ne lui offrent aucune issue car là aussi il est confronté aux risques d’enlèvement et de racket. Cette situation dramatique le contraint à chercher refuge en Europe. Arrivé en Suisse en 2014 après un parcours périlleux, il retrouve des connaissances, apprend très vite le français et devient traducteur pour l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM).

Comme tant d’autres, l’histoire de ce jeune homme n’intéresse pas la Suisse. De son récit, elle ne retient que le fait qu’il ait transité par l’Italie, pays où les conditions d’accueil et d’hébergement sont alarmantes et où Tekle a pourtant déjà vécu la rue.

Indigné par cette situation, Manuel Donzé, président du PDC Lausanne et député au Grand Conseil, a décidé de s’engager aux côtés de Tekle, montrant ainsi son désaccord face à la politique d’expulsion aveugle dans laquelle s’enlise la Suisse. Pour signifier sa détermination à le défendre, il a demandé cette semaine à la justice de paix le transfert de l’assignation à résidence à son domicile. Dans le cas où les autorités vaudoises iraient jusqu’à employer la force à l’encontre de Tekle, il est prêt à intervenir publiquement et à montrer toute sa détermination pour empêcher ce renvoi.

En cela, il est soutenu par le Collectif R qui a lancé une pétition de soutien pour demander aux autorités de suspendre le renvoi de Tekle et qui a déjà récolté plus de 1200 signatures. Le Collectif R continue à se battre contre le maintien des accords de «Dublin». Lors des 11 derniers mois, grâce à la mobilisation du refuge établi à l’Église de St-Laurent et à la mise sur pied d’un réseau de parrainage, 34 personnes ont échappé à un renvoi forcé et leur demande d’asile est désormais examinée par Berne.

(1) Une fois la décision de non-entrée en matière prononcée, la Suisse a 6 mois pour expulser le requérant d’asile dans le pays par lequel il est entré en Europe. Passé ce délai, la Suisse devient responsable de l’examen de la demande d’asile.