Aller au contenu
Notre regard

Le Courrier | La marche pour les réfugiés passe à Neuchâtel

La «Bainvegni fugitivs marsch» a fait étape. Rencontre avec cette équipée qui lutte pour une politique d’asile humaine.

Article de Mohamed Musadak, publié dans Le Courrier, le 16 novembre 2017. Cliquez ici pour lire l’article sur le site du Courrier.

Mille kilomètres en cinquante-deux étapes. C’est le pari fou de la «Bainvegni fugitivs marsch», une caravane pédestre qui fait le tour de la Suisse pour «les droits et la dignité humaine». Arrivées de Morat lundi, une trentaine de personnes venues de tous horizons ont fait étape dans le canton de Neuchâtel mardi et mercredi.

L’idée de cette curieuse transhumance a germé dans la tête de Lisa Bosia Mirra, députée tessinoise récemment condamnée pour avoir aidé des migrants à passer la frontière. Véritable pasionaria de la cause des réfugiés, la socialiste entend dénoncer la politique d’asile suisse, qu’elle juge inhumaine. «Notre marche a aussi d’autres objectifs que la seule critique de la politique migratoire. Nous marchons avec les réfugiés. Ces longues marches sont leur lot quotidien pour trouver un lieu sûr où vivre. Ensuite, avec nos étapes dans tout le pays, nous parvenons à mettre en réseau de nombreuses petites associations. On leur montre qu’elles ne sont pas seules à lutter contre nos politiques inhumaines. Il y a un autre visage que celui d’une Suisse raciste et égoïste.»

Des accueils chaleureux

Partie il y a un mois de Bellinzone, la marche est arrivée à mi-chemin et entame son parcours romand. Avant Neuchâtel et Saint-Aubin-Sauges, la caravane est passée essentiellement en terre alémanique dans des villes comme Baden, Zurich ou encore Saint-Gall. A Neuchâtel, les marcheurs ont été accueillis chaleureusement par les autorités communales, qui leur ont prêté gracieusement un abri PC pour passer la nuit. «Tout au long de notre itinéraire, nous avons été touchés par l’accueil et la solidarité. Partout, sauf à Baden où nous avons logé dans une auberge de jeunesse, nous avons pu dormir gratuitement», se réjouit Lisa Bosia Mirra. Les associations locales telles que Solidarité sans frontières, l’Amar ou encore la Marche mondiale des femmes n’ont pas été en reste. Repas conviviaux, concerts et autres animations ont égayé la soirée des marcheurs. Une manière festive de sensibiliser aux questions de l’asile.

La particularité de cette marche ouverte à toutes et à tous est que sa composition varie complètement d’un jour à l’autre. Seuls huit participants ont effectué toutes les étapes depuis le Tessin. Les autres deviennent des compagnons de route pour une étape ou plusieurs jours, à l’image de Franck, un marcheur hollandais qui a rejoint la troupe il y a trois jours.

Les étapes vaudoises débutent aujourd’hui avec une escale à Yverdon. Les marcheurs seront à Lausanne les 17 et 18 novembre, à la Frat’, pour des soirées animées avec notamment repas solidaires, débats ou encore projection de films. L’équipée mettra ensuite le cap sur Genève où elle sera présente de 21 au 23 novembre, avant de rebrousser son chemin en direction du canton de Vaud et d’aller en Valais.


Pour consulter les événements qui ont lieu en Suisse romande en lien avec la Bainvegni Fugitivs Marsch, cliquez ici.