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Documentation

Collectif R | Renvoi Dublin d’une mère et de son bébé alors que le père vit en Suisse

Le collectif R a dénoncé dans un communiqué de presse le renvoi vers l’Italie d’une femme nigériane requérante d’asile et de son bébé de 3 mois. L’arrestation par huit policiers s’est déroulée au domicile de son compagnon et père de l’enfant, titulaire d’un permis B pour réfugié. Des démarches de reconnaissance de paternité étaient en cours. Interrogées sur ce point, les policiers auraient répondu qu’un regroupement familial pourrait être demandé après coup. (Texte de présentation du cas: ODAE romand)

Communiqué de presse du Collectif R du 16 mai 2018. Cliquez sur l’image ci-dessous ou ici pour télécharger le communiqué de presse (pdf).

Un scandale de plus, une violence étatique de plus, un renvoi de plus, des droits humains niés

Hier matin (17 mai), les polices lucernoise et vaudoise sont venues chercher une femme nigériane et son bébé de 3 mois (assignés au canton de Lucerne) afin de procéder à leur renvoi en Italie selon les Accords Dublin.

Les polices cantonales se sont mobilisées pour aller chercher cette femme et son bébé jusqu’ à Renens (Canton de Vaud), débarquant au domicile du compagnon de Madame et père de l’enfant , lui-même en possession d’un permis B de réfugié, érythréen et vivant en Suisse depuis 3 ans! Une véritable traque…

Une demande de reconsidération auprès du Secrétariat d’Etat aux Migrations (SEM) et une démarche de reconnaissance en paternité sont pourtant en cours pour faire valoir leur droit à rester auprès de leur compagnon et père… Mais cela n’a pas empêché les autorités cantonales et fédérales en matière de migration de faire exécuter cette déportation immonde et cela n’a pas empêché non plus les 8 policiers d’emmener Madame et de les mettre elle et son bébé dans un avion à destination de Florence, tout en précisant qu’elle pourrait revenir en Suisse une fois la reconnaissance de paternité avérée…!

Selon les dernières informations, Madame et son fils sont arrivés à Florence et ont été placés dans un camp, partageant une chambre avec trois autres personnes. Le bébé se porte bien.

Cependant des questions subsistent face à la violence de ces pratiques et d e ces agissements:

  • Comment le SEM, le SPOP, Mme Sommaruga, etc. justifient-ils cette violence d’Etat?
  • Comment justifient – il de séparer cette famille, d’arracher ce bébé de 3 mois et cette femme à leur compagnon/père?
  • Comment les autorités justifient-elles d’aller jusqu’à traquer ce bébé et sa mère jusqu’au domicile du père pour effectuer un tel renvoi et de passer outre les démarches juridiques en cours??
  • Pourquoi cet acharnement, y compris sur des personnes extrêmement vulnérables?

Dans quelques mois , la reconnaissance en paternité sera terminée, le regroupement familial sera validé et Madame pourra revenir vivre en Suisse. Mais le trauma de son arrestation par 8 policiers, de sa déportation et de son placement dans un camp à Florence se sera ajouté aux autres horreurs subies lors de son parcours migratoire et restera indélébile. Violence gratuite, violence d’Etat. Envers des hommes, des femmes et enfants. Au nom de quoi?

Nous n’avons que très peu de mots pour dire…

Les lois suisses semblent devenues des passe-droit pour violer les droits humains en toute impunité! Par leurs pratiques, Le SEM, le SPOP, Sommaruga, et la police, sont aujourd’hui des criminel.le.s!

Ces décisions, ces pratiques et ces violences n e font que nourrir notre révolte. Nous résisterons! Nous continuerons sans cesse de porter la voix d’une société civile qui se veut solidaire!

Le collectif R