La Cimade | Dedans, dehors: une Europe qui s’enferme
La Cimade publie un rapport d’enquête et d’analyse sur la situation des personnes exilées aux frontières extérieures et intérieures de l’espace Schengen. Nourri par des observations récoltées aux frontières de la France, de la Hongrie et en Méditerranée, ce rapport appelle les responsables politiques nationaux à changer radicalement de cap face à des logiques qui excluent, enferment, précarisent et trop souvent, tuent les personnes en migration.
Cette publication construite à partir de l’observation des dispositifs de surveillance et de tri des personnes migrantes aux frontières de la France, de la Hongrie et en Méditerranée entend interroger la question du contrôle des frontières intérieures et extérieures de l’espace Schengen. Des membres de La Cimade ainsi que ses partenaires ont mené des missions d’enquête et d’observation dans ces différentes zones frontalières en 2017 et 2018 afin de nourrir ce travail d’analyse.
Élevée au rang de priorité numéro une de l’Union européenne (UE) depuis 2015, la question migratoire est au cœur des débats des institutions européennes et pays de l’UE. Trois années après que l’opinion publique européenne s’est émue des images de familles réfugiées en exil, il apparaît clairement que l’Europe n’a pas été à la hauteur des enjeux. Au lieu de prendre acte de l’échec de ses politiques migratoires et d’envisager d’autres moyens d’imaginer les mobilités, l’UE et ses États membres ont profité d’une augmentation importante du nombre de personnes tentant de rejoindre l’Europe pour renforcer l’existant: contrôles, surveillance et tri aux frontières internes et externes de l’espace Schengen.
Depuis plus de vingt ans, l’UE et ses États membres s’obstinent à renforcer des politiques migratoires qui ne fonctionnent pas. En témoigne le nombre de personnes ayant perdu la vie aux frontières européennes, en augmentation chaque année. Par ailleurs, alors que des citoyens et citoyennes s’organisent pour soutenir les personnes exilées, les poursuites judiciaires pour criminaliser leurs actes de solidarité se multiplient.
Les réponses européennes se doivent pourtant d’être à la hauteur des ambitions de l’UE: créatives, solidaires et protectrices des droits humains. Les politiques touchant à l’asile et la migration vont actuellement dans le sens inverse, d’où notre appel pressant à changer de cap.
Au sommaire d’un rapport illustré par des cartes, des infographies et des photographies:
- Démultiplier les frontières pour un seul objectif : limiter le mouvement des personnes migrantes;
- Frontières violentes: mise en danger et violation des droits des personnes exilées;
- Résistances envers et contre tout.