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Notre regard

Délit de solidarité | Calculs d’apothicaires

Si Anni Lanz a agi dans un but «purement humanitaire» lorsqu’elle a porté secours à un ressortissant afghan en l’aidant à gagner le territoire suisse depuis l’Italie, elle ne s’en tirera pas à si bon compte. Le Tribunal de Brigue a en effet considéré qu’il y avait bien eu incita- tion à l’entrée illégale, même si le cas était de « peu de gravité». Et pour dissuader celles et ceux qui auraient l’idée de 1) agir selon sa conscience et 2) contester la sanction au nom de ce principe, le juge a tapé dans le porte-monnaie.

En première instance, le procureur avait condamné par ordonnance pénale l’ancienne secrétaire générale de Solidarité sans frontières à 30 jours- amende de 50 francs par jour, avec un sursis de 2 ans, une amende à payer de 300 francs, auxquels s’ajoutent les frais de procédure de 400 francs. Total: 2 200 francs, dont auraient été retranchés les 1 500 francs de jours-amende en cas de non-récidive.

La militante ayant fait opposition, une audience a eu lieu et la condamnation pénale en jours-amende a été supprimée… Mais Anni Lanz devra payer une amende de 800 francs, tandis que les frais de procédure ont été augmentés  à 1400 francs! Total 2200 frs… incompressibles.

Le déroulé et le contenu du jugement sont, sans surprise, une ode au régime Dublin et un déni des conditions réservées aux réfugiés en Italie. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition.

SMA