VE 180 | La rencontre, antidote à l’exclusion
La rencontre, antidote à l’exclusion. Le thème choisi pour la dernière édition de cette année si particulière vise non seulement à susciter la réflexion autour de l’accueil et de l’hospitalité, mais aussi à souligner combien l’engagement citoyen est nécessaire et peut être multiforme.
Avec Le devoir d’hospitalité bafoué, Philippe Borgeaud, professeur d’histoire de religions de l’Université de Genève, ouvre cette thématique en interrogeant notre politique d’accueil à la lumière des textes mythologiques.l questionne en particulier les restrictions de liberté de mouvement qui s’appliquent dans les centres fédéraux, alors qu’un centre de « départ » se construit aux abords de l’Aéroport de Genève.
Des communes solidaires face à l’intransigeance de Berne nous parle également de la Grèce, mais celle d’aujourd’hui, des camps confinés, du rôle que nous pouvons jouer en incitant nos autorités communales à manifester leur volonté et capacité d’accueillir davantage de réfugié·e·s que le nombre ridiculement bas annoncé par les autorités fédérales. Une vingtaine de communes ont déjà fait le pas, interpellées via une pétition que vous pouvez télécharger ici en français, allemand, ou italien, et faire circuler. Point d’une mobilisation croissante.
Privatisation de l’asile
Cette édition consacre également un dossier aux mandats privés accordés par les autorités d’asile à des firmes privées. Nous revenons notamment sur l’annonce faite par le Secrétariat d’État aux migrations d’attribuer à nouveau à la très décriée firme OSEARA le volet médical de l’accompagnement médical des vols spéciaux. Nous nous intéressons également à la stratégie d’expansion de l’entreprise suisse ORS en Europe, et plus récemment en Italie. Spécialisée dans la gestion de centres d’asile, ORS réussit à dégager du bénéfice à partir de fonds publics destinés essentiellement au logement, à la nourriture et à l’encadrement des demandeurs d’asile. Elle grignote le marché en évinçant les organismes en place, souvent déjà engagés auprès des réfugié·e·s et généralement sans but lucratif. Un marché qui se chiffre en centaine de millions de francs.
Trop rapide et de mauvaise qualité: le bilan sévère de juristes indépendant·e·s sur la nouvelle procédure accélérée. 24% des recours contre des décisions prises dans le cadre d’une procédure accé- lérée par le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) ont été remportés devant le Tribunal administratif fédéral (TAF). Un tiers des recours gagnés ont été déposés par des juristes indépendants parce que la représentation juridique officielle (mandatée par le SEM) les avait jugés « dénués de chance de succès ». Le bilan chiffré établi par une Coalition de juristes indépendant·e·s à l’égard de la nouvelle procédure d’asile accélérée – censée être « rapide, juste et équitable » – est cinglant. Aldo Brina, du CSP Genève, présente les conclusions du rapport.
Mais il y a bien d’autres informations dans le dernier Vivre Ensemble.
Ci-dessous le sommaire complet.
SOMMAIRE
ÉDITORIAL – Sophie Malka
La rencontre, antidote à l’exclusion (en ligne)
DOSSIER ACCUEIL ET HOSPITALITÉ
RÉFLEXION – Philippe Borgeaud
Le devoir d’hospitalité bafoué
MOBILISATION – Sophie Malka
Grèce. Des communes solidaires face à l’intransigeance de Berne
TÉMOIGNAGE – Claire Vionnet
Accepter l’autre, c’est accueillir ses choix de vie
LIVRE – Danielle Othenin-Girard
Derrière les murs. Récits de migrantes au temps du Covid-19 (en ligne)
CHRONIQUE > PORTUGAL – Ségolène Huber
Loin des routes de l’exil, une hospitalité naissante
CHRONIQUE > SUISSE / EUROPE – Ségolène Huber
NOUVELLE PROCÉDURE D’ASILE
· Opinion. Chaque erreur compte – Sophie Malka
· Trop rapide, de mauvaise qualité. Bilan sévère des juristes indépendant·e·s – Aldo Brina
PROTECTION – Sibel Can-Uzun et Anna Schmid
Une plateforme pour protéger les victimes de traite des êtres humains
EN BREF– Anne-Madeleine Reinmann
Cas Covid-19 dans les centres de détention administrative
DOSSIER PRIVATISATION DE L’ASILE
MANDATS PRIVÉS – Sophie Malka
Médecins aux ordres du SEM
ORS
· ORS, un empire «en construction» – Cristina Del Biaggio
· Des profits pour une mission sociale et publique ? – Sophie Malka