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Notre regard

En bref | Cas Covid-19 dans les centres de détention administrative

Mise en quarantaine, mais pas pour les renvois…

Les centres de détention administrative de Favra et de Frambois ont été en quarantaine début décembre. Favra l’a été une première fois du 16 au 27 novembre en raison d’un cas de Covid positif détecté parmi les « pensionnaires ». Le malade a été envoyé en isolement à la prison de Champ-Dollon. Selon la presse, des mesures de protection sanitaire ont été prises à l’intérieur du centre – restreignant la liberté de mouvement des détenus – afin de limiter la propagation du virus. Or si plus personne n’y a été admis durant cette période, les renvois se sont poursuivis malgré les risques sanitaires.

Un ressortissant tunisien a ainsi été envoyé pour une nuit au centre de détention de Frambois avant d’être emmené à l’aéroport de Zurich pour un vol spécial vers la Tunisie. Opposé à son retour, il a refusé de se faire tester et il n’est pas parti. Il a été ramené à Favra le 18 novembre.

Début décembre, le centre était à nouveau en quarantaine.

Par ailleurs, le 29 novembre, un détenu a été transféré de Favra à Frambois en vue de son départ pour l’Italie. Ce dernier a subi un test Covid, comme l’exige l’Italie, qui s’est révélé être positif. Frambois est depuis en quarantaine, ce qui n’a pas empêché les autorités de procéder au renvoi d’une autre personne depuis ce lieu de détention.

En pleine crise sanitaire, comment justifier de tels déplacements qui font courir des risques tant aux détenus qu’aux personnes qui vont accompagner ou côtoyer cette personne ? Et pourquoi s’obstiner à garder ouvertes deux prisons de détention administrative à moitié vides?

ANNE-MADELEINE REINMANN, AGORA