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Feminist Asylum | La pétition a été déposée à Bruxelles!

La pétition féministe pour un reconnaissance effective des motifs d’asile propres aux femmes, au filles et aux personnes lgbtiqa+ a été déposée le 18 mai 2022 au Parlement européen à Bruxelles. Cette pétition dénonce les violences subies par les femmes qui fuient, mais également le non-accueil qui les attend à la fin d’un parcours migratoire en Europe. Les signataires demandent l’application de la Convention d’Istanbul ratifiée en 2011. De nombreux témoignages vidéos sont rassemblés sur la page Vimeo documentée par Feminist Asylum.Nous reproduisons ci-dessous le communiqué de presse diffusé lors de la remis de la pétition au Parlement européen le 18 mai 2022 à Bruxelles. Retrouvez également ci-dessous une des vidéos diffusée sur leur page Vimeo.

Remise de la pétition par Feminist Asylum

Communiqué de presse de Feminist Asylum

Briser le silence et obtenir l’application des Conventions internationales de protection des droits humains -ratifiées par la majorité des États de l’espace Schengen-, voilà l’objectif de la pétition pour une reconnaissance effective des motifs d’asile propres aux femmes, aux filles et aux personnes lgbtiqa+, déposée le 18 mai auprès de la Commission des pétitions du Parlement européen.


Soutenue par 261 organisations de 18 pays européens et par une centaine de personnalités du monde culturel, sportif et politique -dont les eurodéputé-e-s Mmes Diana Riba I Giner, Malin Björk et M. Miguel Urbán Crespo- cette pétition munie de 39’063 signatures tire une sonnette d’alarme.

Dépôt de la pétition au Parlement européen à Bruxelles (18.05.2022)

Les femmes qui prennent la route de l’exil -seules ou avec leurs enfants- pour fuir un mariage forcé, éviter des mutilations génitales, se protéger d’un compagnon violent ou échapper à des menaces de mort en raison de leur orientation sexuelle, subissent aujourd’hui souvent des violences lourdes aux frontières de l’UE. Elles sont exposées au trafic d’êtres humains, sont refoulées illégalement ou réorientées en vertu d’accords iniques vers des pays qui ne reconnaissent pas les violences sexistes :  » en Grèce, […] j’ai été détenue secrètement, attachée et battue par la police des frontières…J’ai été repoussée 6 fois [vers la Turquie ]en essayant de trouver une protection en Europe « , témoigne Parvin A., qui précise avoir quitté son pays parce que  » en tant que femme, toutes les lois en Iran étaient contre moi  » .
Celles qui parviennent à entrer dans l’Union Européenne sans mourir sur le chemin de l’exil imaginent atteindre la fin de leur calvaire et accéder enfin à leur droit à une protection internationale dans des conditions d’accueil bienveillantes et dignes.

Dépôt de la pétition au Parlement européen à Bruxelles (18.05.2022)

Des milliers de témoignages se recoupent et l’attestent : au lieu d’obtenir la protection internationale indispensable à laquelle elles ont droit, de nouveaux obstacles les attendent.  » À mon avis, c’est aussi une forme de violence si l’Allemagne veut me renvoyer en Croatie, où j’ai vécu les pires violences de ma vie. Je veux vous demander de changer le système de Dublin et de protéger les femmes et les enfants de cette violence « , plaide Nahid A, une jeune fille afghane de 15 ans, victime de plus de 25  » push back  » à la frontière entre la Croatie et la Bosnie où elle a dû affronter la violence policière avec deux enfants plus jeunes, sans ses parents qu’elle a perdus en route. Halyna Skipalska, directrice nationale de HealthRight International en Ukraine demande la création de couloirs humanitaires efficaces et appelle la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour que cesse la cruauté des violences de genre et les viols pratiqués comme armes de guerre contre les femmes et les adolescentes.

Depuis la signature en mai 2011 de la Convention d’Istanbul, adoptée par la plupart des pays de l’espace Schengen, les violences fondées sur le genre sont reconnues comme des motifs de persécution donnant droit à une protection internationale (art. 60 et 61) au sens de la Convention de Genève adoptée en 1951. Mais il ne suffit pas de ratifier des conventions : il s’agit de les appliquer ! C’est ce que demande la pétition européenne pour toutes les réfugiées qui cherchent protection et sécurité en Europe, d’où qu’elles viennent.

Découvrez les vidéos de témoignages qui accompagnent la pétition Feminist Asylum