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Documentation

Migreurop | Podcast: les camps d’enfermement des îles grecques

Le réseau Migreurop, rassemblant des chercheur·euses, militant·es et associations euro-africaines, documente depuis de nombreuses années les conséquences des politiques migratoires répressives de l’Union européenne. Depuis le 20 février 2023, elle lance une série de sept épisodes traitant du choix d’imposer une logique de « hotspot » pour l’accueil de personnes réfugiées aux frontières de l’Union européenne. Donnant la voix aux personnes exilées retenues dans les camps de Kos et Leros en Grèce mais aussi aux personnes mobilisées à leur côté, ces podcasts sont le fruits de plusieurs missions de terrain menées en association avec le Gisti. Les mots et les images décrivent des conditions de vie indignes et des vies suspendues au service du seul objectif de tri, d’enfermement et d’expulsion au coeur des politiques migratoires européennes.

Migreurop a démarré une série de podcast au sujet des camps d’enfermement sur les îles de Kos et Leros en février 2023. Nous publions ci-dessous le premier reportage. Retrouvez les six autres sur le site du réseau Migreurop.

20 février 2023

Podcast et reportage photo : les camps d’enfermement des îles grecques de Kos et Leros

Les conséquences de « l’approche hotspot » sur les droits fondamentaux des exilé∙e∙s

Ce podcast en 7 épisodes, réalisé avec le « studio son » de la Parole errante demain dans les îles grecques de Kos et Leros, donne la parole aux exilé∙e⋅s bloqué∙e⋅s sur ces îles, ainsi qu’aux personnes qui travaillent ou militent à leurs côtés, afin de mettre en lumière et dénoncer l’approche hotspot dont le principal objectif est de trier, enfermer et expulser les exilé∙e⋅s.

La mise en place de « l’approche hotspot » par l‘Union européenne (UE) en 2015, et la signature de l’accord migratoire UE-Turquie en 2016 ont bloqué jusqu’à 40 000 personnes en 2020 aux portes de l’Europe, sur les îles grecques de la mer Égée, dans des camps insalubres aux conditions de vie extrêmement difficiles.

Le Gisti a organisé une première mission d’observation en 2016 sur les îles de Lesbos et Chios pour constater que l’approche hotspot engendrait un système déshumanisant où la violation des droits fondamentaux, à commencer par celui d’accéder à une demande de protection internationale, est la règle.

Trois ans plus tard, une seconde mission du Gisti et de Migreurop, conduite dans l’île de Samos au mois d’octobre 2019, confirmait que les hotspots, loin d’être des « centres d’accueil et de prise en charge des personnes en fonction de leurs besoins », étaient en réalité des camps de détention et de tri, parfois à ciel ouvert, installés par l’Union européenne à ses frontières maritimes orientales pour interdire aux exilé·e·s l’accès au continent.

Une troisième mission, organisée par ces deux associations en octobre 2021, cette fois dans les îles de Kos et Leros, peu médiatisées, a permis de compléter ce sombre tableau, alors que de nouveaux camps d’enfermement high-tech, financés par l’Union européenne, voyaient le jour sur ces 5 îles grecques.

Le Gisti. Kos – interview d’Ali (Flikr)

Ces îles et le système de confinement mis en place contribuent à la stratégie d’invisibilisation et de maltraitance des exilé∙e∙s qui arrivent aux portes de l’UE.

Au moment de la mission, peu de personnes exilées se trouvaient sur les îles de Kos et Leros. Cette faible présence est la conséquence de la pandémie de Covid-19, ayant rendu la circulation encore plus difficile, mais aussi de la pratique illégale des pushbacks consistant à refouler les personnes vers la Turquie, sans enregistrer leur demande d’asile, et enfin des transferts des personnes les plus vulnérables vers le continent. Quant aux personnes qui auraient réussi à traverser la mer, ils et elles ont quasiment tou⋅te⋅s été immédiatement placé⋅e·s en détention, et, la plupart du temps, leur demande d’asile a été rejetée.

Épisode 1. L’enfermement sur l’île de Kos

Podcast audio sur Arte radio/ Vidéo sur Indymotion / Transcriptions : english & français