Quand l’asile rend malade: Les médecins s’engagent pour le droit à la santé
Médecins action santé migrant·es (MASM) : qui sommes-nous? L’association MASM, pour médecins action santé migrant·es a vu le jour en 2019. Une association engagée de plus, diriez-vous? Notre spécificité est d’apporter un regard et des compétences de professionnel·les de la santé afin de défendre le droit à la santé des personnes issues de la migration forcée.
Dre Josiane Pralong
À l’origine, un cri. Le cri d’une trentaine d’Érythréen·nes débouté·es de l’asile rencontré·es à Point d’Appui à Lausanne qui nous disaient leur folle désespérance. De mon indignation est née une évidence: il est de notre devoir de médecin de dire et témoigner! Stéphane Hessel nous y exhortait dans Indignez-vous !: « Je vous souhaite à tous, à chacun d’entre vous, d’avoir votre motif d’indignation. C’est précieux. Quand quelque chose vous indigne comme j’ai été indigné par le nazisme, alors on devient militant, fort et engagé.»[1]Stéphane Hessel, Indignez-vous!, 2010
MASM réunit en association aujourd’hui 17 médecins membres actifs, 6 médecins membres passifs, et plus de 300 sympathisants signataires de sa charte. Nous nous sommes présentés à la Société vaudoise de médecine et avons été honorés de recevoir le Prix Jean-Paul Studer 2022 remis par la Faculté de Médecine et Biologie de l’Université de Lausanne pour « notre humanisme et notre engagement humanitaire »[2]Thomas Bischoff, carte blanche, Revue médicale suisse, 31.8.2022.
L’action citoyenne de MASM est fondée sur la déontologie médicale et des valeurs humanistes[3]Déclaration de Genève wma.net/fr/policies-post/declaration-de-geneve et soignantes, la bienfaisance et le respect de l’autre. Avec pour exigence la reconnaissance des besoins et des droits des personnes migrantes, en particulier quand elles sont malades.
Notre engagement collectif ne se fait en principe pas sur le terrain, nous ne sommes pas des thérapeutes, mais des « veilleur·euses ».
Nous témoignons de la souffrance des personnes en exil. Nous alertons l’opinion publique et les instances politiques, pour qu’elles sachent que « nos choix politiques ont des effets dévastateurs sur la santé de millions d’individus à travers le monde. »[4]Johan Rochel, Repenser l’immigration. Une boussole éthique, Le Savoir suisse, 2016
Nous dénonçons les conséquences sur la santé physique et psychologique des conditions d’accueil auxquelles certains hommes,femmes et enfants sont confronté·es pour qu’une réponse institutionnelle ou politique soit apportée en cohérence avec nos valeurs sociétales, les droits humains et les droits de l’enfant.
Nous apportons soutien et compétences aux médecins praticiens, parfois seul·es et démuni·es face aux difficultés des réfugié·es. Nous agissons en appui des associations qui nous partagent les problèmes de santé rencontrés sur le terrain. Nous travaillons sur des cas particuliers ou des dossiers traitant de problématiques spécifiques, car c’est de cette façon que l’on peut faire bouger les lignes. (p. 3)
Que vous soyez, ou non, un professionnel de la santé, rejoignez-nous sur masm.ch et signez notre charte.
« Un autre monde est possible… mais il se construit ».[5]Bernard Borel, Alireza on ne t’oublie pas, Le Courrier, 30.12.22
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