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Secrétariat d’État aux migrations | Intégration professionnelle des réfugiés : les autorités veulent collaborer plus étroitement

Le 20 juin 2024 a eu lieu la première rencontre nationale consacrée à l’intégration professionnelle des réfugiés. Avec un constat à la clé et des mesures à prendre: intensifier la collaboration au sein des services de l’État, accroître la sensibilisation des employeurs et des demandeurs d’emploi, mettre en place des projets pilotes sur la reconnaissance des diplômes et l’évaluation des compétences. Des mesures qui devraient toucher à la fois les personnes en provenance d’Ukraine, mais aussi les réfugié·es et les personnes admises à titre provisoire. Nous partageons ci-dessous le communiqué du Secrétariat d’État aux migrations.

Le conseiller fédéral Beat Jans a insisté sur l’idée qu’une meilleure intégration professionnelle profitait à tous. À ses yeux, la Suisse doit aller plus loin dans l’intégration des réfugiés sur le marché du travail. Et pour cause, 15,6% des statuts S et 45% des permis F en âge de travailler avaient un emploi fin 2023 (pour les réfugié·es d’Ukraine, les chiffres disponibles sont plus récents et présentaient à juin 2024 un taux d’emploi de 24,9%). Il y a donc du potentiel.

Nous partageons ci-dessous le communiqué de presse du Secrétariat d’État aux migrations, à retouver également sur le site officiel.

Intégration professionnelle des réfugiés : les autorités veulent collaborer plus étroitement

Berne-Wabern, 21.06.2024 – Le personnel des services d’encouragement de l’intégration, des services d’aide sociale et du service public de l’emploi des cantons souhaite intensifier sa collaboration afin d’améliorer encore l’intégration, sur le marché du travail, des personnes en provenance d’Ukraine, mais aussi des réfugiés et des personnes admises à titre provisoire. Tel est le constat dressé par 150 experts, le 20 juin 2024, lors de la première rencontre nationale consacrée à l’intégration professionnelle des réfugiés. La Confédération apportera son soutien à ces services via le délégué à l’intégration professionnelle et par une sensibilisation accrue des employeurs et des demandeurs d’emploi, mais aussi par des projets pilotes sur la reconnaissance des diplômes et l’évaluation des compétences. Le conseiller fédéral Beat Jans a insisté sur l’idée qu’une meilleure intégration professionnelle profitait à tous. À ses yeux, la Suisse doit aller plus loin dans l’intégration des réfugiés sur le marché du travail.

Le 1er novembre 2023, le Conseil fédéral a décidé que 40 % des réfugiés d’Ukraine en âge de travailler et titulaires du statut S devraient avoir un emploi d’ici fin 2024. Actuellement, ce taux avoisine les 25 % ; parmi les personnes arrivées en Suisse immédiatement après le début de la guerre, environ un tiers ont un travail. Dans son discours d’ouverture de la rencontre nationale consacrée à l’intégration professionnelle des réfugiés, le conseiller fédéral Beat Jans a remercié les autorités cantonales de leur mobilisation de tous les instants, qui a déjà permis l’intégration de plus de 10 000 bénéficiaires du statut S sur le marché du travail.

Beat Jans a admis que le Conseil fédéral s’était fixé un objectif très ambitieux. Il a toutefois estimé que cet objectif était réalisable si chacun y mettait du sien. Quelque 150 cadres et collaborateurs des services d’intégration et d’aide sociale des cantons ainsi que des offices régionaux de placement (ORP) ont participé à cette première rencontre nationale, à l’invitation du Secrétariat d’État aux migrations (SEM) et du Secrétariat d’État à l’économie. Ils ont discuté de la manière d’améliorer encore la collaboration entre ces services et, en particulier, de renforcer le rôle des ORP. En effet, ces derniers sont proches du marché du travail, connaissent les spécificités régionales et les besoins des employeurs et savent ce qu’il faut faire pour que les réfugiés à la recherche d’un emploi puissent accéder à ce marché et y rester. La rencontre nationale visait à ce que les cantons tirent des enseignements les uns des autres, afin d’accélérer cette intégration professionnelle.

Deux exemples pris dans les cantons de Zurich et de Neuchâtel ont été utilisés pour montrer comment optimiser la collaboration entre les services concernés. Ils ont servi de base à la discussion menée par les experts, issus de tous les cantons, sur la manière d’améliorer les processus en place dans toutes les régions grâce à de nouvelles approches et des circuits courts.

Le monde économique et les demandeurs d’emploi doivent aussi jouer le jeu

Des employeurs et des réfugiés ont également participé à la rencontre en exposant les points qui, selon eux, doivent encore être améliorés. Beat Jans a indiqué que les demandeurs d’emploi ukrainiens qui ne savent pas encore comment fonctionne le marché suisse du travail ni où ils peuvent obtenir des informations et du soutien étaient nombreux. Le SEM est déjà en train de fournir aux demandeurs d’emploi, mais aussi aux employeurs, des informations ciblées sur les offres de soutien et sur les personnes à qui s’adresser. Il est également prévu qu’Adrian Gerber, le délégué du Conseil fédéral à l’intégration professionnelle, s’entretienne avec les entreprises, les associations d’employeurs, les interprofessions et les personnes en quête de protection. L’objectif est d’identifier puis de supprimer les obstacles à l’intégration professionnelle et de mettre en contact les acteurs économiques avec les réfugiés qui veulent travailler. Enfin, le Conseil fédéral soutient des projets pilotes consacrés à la reconnaissance des diplômes et à l’évaluation des compétences.

Tout le monde est gagnant

Le conseiller fédéral Beat Jans a rappelé que l’amélioration de l’intégration professionnelle des réfugiés profitait à toutes les parties concernées : aux personnes qui ont fui l’Ukraine pour se protéger, car elles gagnent en indépendance et acquièrent des compétences importantes pour la reconstruction de leur pays ; à l’économie, car elle peut pourvoir les postes vacants ; à la population suisse, car les recettes fiscales à consacrer à l’aide sociale sont moindres si les personnes en quête de protection gagnent de l’argent par elles-mêmes. Il a une nouvelle fois appelé les entreprises suisses à reconnaître le potentiel des demandeurs d’emploi qui relèvent du domaine de l’asile et à leur donner une chance. Il a aussi engagé les personnes en quête de protection à se mobiliser, à apprendre l’une des langues nationales de la Suisse et à faire des démarches pour trouver du travail. Beat Jans a expliqué que c’est en exerçant un emploi que l’on apprend le plus vite une langue, d’où l’intérêt pour les employeurs et les demandeurs d’emploi d’entrer en contact le plus tôt possible. Un employeur et un demandeur d’emploi d’Ukraine ayant trouvé un travail ont confirmé ces propos, tout en soulignant que la participation à des cours de langue et à des mesures d’intégration était essentielle pour pouvoir accéder au marché du travail.

La rencontre nationale est l’une des diverses mesures prises au niveau fédéral dont le gouvernement a pris acte le 8 mai 2024, et qui visent à promouvoir davantage l’intégration professionnelle des personnes relevant du domaine de l’asile.

Source: Secrétariat d’État aux migrations, communiqué publié le 21.06.2024.


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