5.3 Acquérir de l’expérience en Suisse
Il existe plusieurs cursus qui permettent à une personne de gagner de l’expérience en Suisse : effectuer un stage ou un apprentissage (en commençant notamment avec un Préapprentissage d’intégration), faire du bénévolat et, évidemment, avoir la chance de décrocher un premier emploi. Une absence d’expérience professionnelle connue dans le pays d’origine peut être compensé par une expérience en Suisse. Tour d’horizon dans cette rubrique.
3.1. Stage
Un stage permet aux deux parties, à l’entreprise et à la personne en recherche d’emploi, de voir si le métier correspond bien au profil et aux attentes réciproques, mais aussi d’acquérir de premières compétences. Un contrat de stage est alors signé entre la personne et l’employeur·euse, comme pour n’importe quel poste.
Adile Gachoud, responsable de programme Coaching+ à l’OSEO Vaud, explique la démarche :
« Nous proposons souvent à la personne en recherche d’emploi et à l’entreprise de faire un stage. Il peut s’agir d’un stage découverte de quelques jours à quelques semaines, ou un stage de validation des compétences qui dure de quelques semaines à quelques mois »
Pour Adile Gachoud:
« c’est une bonne entrée en matière. Cela permet aux deux de se rencontrer, et bien souvent de faire tomber des a priori. La personne réfugiée peut démontrer ses compétences et l’employeur, les évaluer en fonction de ses attentes et besoins. Si les deux coïncident, il est possible que la collaboration se poursuive sous la forme d’un contrat de travail. »
Côté investissement pour l’entreprise, la professionnelle précise que:
« bien qu’un stage d’observation demande à l’entreprise des ressources en termes d’encadrement et de disponibilité, il est généralement non-rémunéré. La partie administrative (contrat et conditions de stage) est effectuée par le conseiller ou la conseillère en insertion. Nous demandons par contre à l’entreprise de remplir une grille d’évaluation à la fin du stage. Cela permet au stagiaire d’apprendre sur sa posture et ses compétences et d’évoluer pour les prochains stages ou en cas de prise d’emploi. Si l’évaluation est positive, le ou la conseillère en insertion propose d’ajouter ce document au dossier de candidature du bénéficiaire. Les stages représentent un vrai levier dans le parcours des personnes relevant de l’asile en processus d’insertion professionnelle ».
Pour plus d’information: Ai-je le droit de l’engager? Stages et apprentissage
3.2. Apprentissage (et PAI)
Les personnes relevant de l’asile peuvent suivre un apprentissage auprès d’une entreprise ou de toute structure, aux conditions usuelles de la branche.
Reconnaissant un défi supplémentaire pour ce public comparé à une population née en Suisse, la Confédération et les cantons ont mis sur pieds (depuis 2018) les « Préapprentissage d’intégration (PAI) ». D’une durée d’un an, ils servent de « passerelle » avant l’inscription à un apprentissage. La personne peut ainsi acquérir les compétences de base avant de rejoindre une filière d’apprentissage. Initié au départ pour les titulaires de permis F et B de l’asile, les PAI ont été étendus à d’autres catégories de jeunes en dehors de l’asile.
En Suisse, le système de formation permet à tout un chacun·e d’apprendre pas à pas. Il permet ainsi aux personnes qui ont rejoint notre pays en quête de refuge, et qui n’auraient pas encore de compétences suffisantes dans un secteur professionnel de les acquérir et de rejoindre le marché suisse du travail, aussi formée qu’une personne née en Suisse.
3.3. Premières expériences professionnelles
Pour chacun·e, peu importe sa nationalité, une première expérience professionnelle sera la mieux à même de faire découvrir le monde professionnel suisse et ses exigences. Il en va de même pour les personnes arrivées en Suisse à la suite d’un parcours d’exil. Pour ces dernières, un emploi sera en plus l’occasion de rencontrer des Suisse·sses, de tisser des liens sociaux avec ces dernier·ères et de mieux comprendre notre culture. Un emploi, ce n’est donc pas simplement un salaire et l’assurance de journées bien occupées : c’est une occasion propice aux interactions sociales, capitales pour une compréhension mutuelle entre les cultures, apprendre ou renforcer la langue, et donc pour une intégration complète et réussie.
3.4. Bénévolat
L’expérience et les habitudes de travail ne s’acquièrent pas que dans un emploi au sens strict du terme. Dans le cadre d’activités bénévoles, chacun·e peut développer de précieuses compétences utiles à une entreprise.
C’est aussi le cas des personnes relevant du domaine de l’asile. Sur leur CV, la ligne des activités bénévoles est à prendre en compte : d’autant plus qu’il s’agit d’une preuve supplémentaire de leur intégration et intérêt pour la société d’accueil. Dans ce cas, il est crucial de pouvoir également obtenir ou offrir un certificat de bénévolat, qui peut être valorisé sur le marché de l’emploi.
Pour aller plus loin :
- Des trous dans le CV ?
- Ai-je le droit de l’engager ?
- Sont-ils ou elles qualifié es ?