7-Dans leur pays d’origine, l’accès à l’emploi et aux études n’est-il pas d’abord réservé aux hommes?
Un double plafond de verre
Quand on observe l’écart de participation au marché du travail entre femmes et hommes relevant du domaine de l’asile, on pourrait penser que « les femmes réfugiées ne veulent pas ou ne peuvent pas travailler ». Or, si les femmes sont aujourd’hui moins nombreuses que les hommes à trouver un emploi après leur arrivée, ce n’est pas par manque de compétences ou de motivation, ou encore pour des questions de différences culturelles. Les obstacles sont ailleurs et souvent liés à la place que les femmes ont en général dans la société suisse : rôles familiaux traditionnels qui leur confient davantage la charge domestique, manque de structures de garde d’enfants, accès altéré à l’information et aux mesures d’intégration, difficulté de faire reconnaître leurs diplômes, préjugés de genre. L’ensemble de ces freins structurels impactent durablement l’image que l’on se fait de la volonté des femmes à travailler, renforçant les stéréotypes de genre négatifs. S’ensuit une discrimination sur le marché de l’emploi qui peut péjorer durablement leur intégration professionnelle et sociale, avec pour conséquence une précarisation durable de leur statut.
- De nombreuses femmes réfugiées ont suivi des études et exercé un métier dans leur pays. Et même lorsque celui-ci a la réputation d’être particulièrement patriarcal, elles ont développé des compétences qu’elles peuvent valoriser et transformer en Suisse. Aussi, dans le pays d’accueil, elles peuvent se délester des carcans éventuellement imposés dans leur pays d’origine, et s’émanciper.
- Quand une femme postule à une fonction, c’est qu’elle a décidé de dépasser ces obstacles. Considérer son CV, lui accorder un entretien et l’engager : c’est reconnaître ses compétences et enrichir son équipe d’un nouveau talent.
Dans cette rubrique, nous listons les principaux défis spécifiques aux femmes avec un parcours d’exil ou migratoire, avant de souligner que l’exil peut aussi être une occasion d’émancipation pour certaines d’entre elles.

Selon-vous, entre l’Algérie, la Syrie et la Suisse, quel pays affichait le taux le plus bas de femmes diplômées en science, entre 2022 et 2024 ?
C’est la Suisse[1]Banque mondiale, pourcentage de femmes dans les parlements, page visitée le 01.11.2025. Contrairement à certaines croyances, beaucoup de pays ont un fonctionnement plus paritaire que la Suisse en ce qui concerne l’organisation du travail et l’accès à certaines formations, notamment dans les sciences (voir graphique ci-dessous). Dans certains pays, les femmes se débrouillent pour gagner de l’argent. Si la part de travailleuses indépendantes en Suisse est de 14,3%, elle s’élève à 85% en Erythrée, 92,7% en Afghanistan, 96% au Niger et 17,2% en Ukraine[2]Banque Mondiale, “Self-employed, total (% of total employment) (modeled ILO estimate)”, page visitée le 23.11.2025.
Notes
| ↑1 | Banque mondiale, pourcentage de femmes dans les parlements, page visitée le 01.11.2025 |
|---|---|
| ↑2 | Banque Mondiale, “Self-employed, total (% of total employment) (modeled ILO estimate)”, page visitée le 23.11.2025. |