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Emploi

5-Elle n’a pas de certificat de travail, a-t-elle de l’expérience ? 

L’idée reçue selon laquelle « pas de certificats de travail » signifierait « pas de compétences » vient d’une pratique bien ancrée en Suisse, où les papiers ont valeur de preuve. Or, si les certificats de travail jouent un rôle crucial en Suisse et sont délivrés en théorie pour chaque stage, apprentissage ou emploi – attestant que la personne a bel et bien effectué cet emploi ; et dans quelles conditions -, cette pratique n’est pas aussi répandue ailleurs. Et pas besoin d’aller très loin pour s’en convaincre : une étude de la Confédération[1]Denise Efionayi-Mäder, Didier Ruedin, Sacha (2025): «Berufsintegration geflüchteter Frauen aus der Ukraine». Grundlagen für die Wirtschaftspolitik, Nr. 56. Staatssekretariat für Wirtschaft … Lire la suite souligne que les personnes réfugiées d’Ukraine ont été surprises de voir l’importance des certificats de travail en Suisse, alors que cette pratique est peu courante chez eux.  

Illustration d’Ambroise Héritier

Or, sans ces précieuses pièces, un·e recruteur·euse peut considérer que le dossier de candidature n’est pas complet et recaler le dossier.  

Un permis de séjour renseigne sur la nature de la venue de la personne en Suisse. Il ne donne aucune information sur la manière dont elle répond aux exigences du marché suisse du travail, sur ses qualifications, ses compétences, son caractère et ses connaissances de la Suisse. Questionner le profil de la personne au-delà de son statut[2]Dans la majorité des cas, toutes les personnes du domaine de l’asile peuvent travailler (voir à ce sujet : Ai-je le droit de l’engager ?)., se référer à ses expériences pratiques – même si aucun document ne les atteste formellement – est un réflexe qui peut s’avérer prometteur, tant pour l’entreprise que pour le ou la candidat e, et permettra de ne pas passer à côté d’un talent potentiel pour son entreprise. 

Découvrez dans cette rubrique qu’une « absence de certificat de travail » ne signifie pas «  manque d’expérience » ou de compétences.  

Selon vous, avant d’arriver en Suisse, 66% des hommes et des femmes issues de l’asile…

  • n’avaient jamais travaillé
  • avaient entre 1 et 5 ans d’expérience professionnelle, voire plus
Cliquez ici pour la réponse! +

Avant d’arriver en Suisse, 62 % des personnes issues de l’asile ont plus de 1 ans d’expérience professionnelle, et 36% plus de 5 ans ! 

Ce sont les chiffres du Secrétariat d’État aux migrations. 26% avaient une expérience de 1 an à 5 ans. Et 38% une expérience professionnelle inférieure à 1 an. 

N.B. C’est avant tout la guerre et l’insécurité que les personnes fuient et non des aléas économiques, d’où un taux de protection élevé. Beaucoup d’entre elles avaient une profession. Tout quitter représente souvent une perte, notamment professionnelle.[3]Secrétariat d’État aux migrations, Suivi de l’encouragement de l’intégration – Indicateurs PIC/AIS, … Lire la suite

Années d’expérience professionnelle des personnes réfugiées dès 16 ans, avant l’arrivée en Suisse

«Pendant le voyage et en arrivant en Suisse, j’étais prête à être déqualifiée. J’ai d’abord travaillé comme caissière dans un supermarché, puis comme réceptionniste. J’ai aussi fait beaucoup de bénévolat».

M., ingénieure, occupait dans son pays un poste de cheffe de département de la banque centrale  

Notes
Notes
1 Denise Efionayi-Mäder, Didier Ruedin, Sacha (2025): «Berufsintegration geflüchteter Frauen aus der Ukraine». Grundlagen für die Wirtschaftspolitik, Nr. 56. Staatssekretariat für Wirtschaft SECO, Bern, Schweiz. Unter Mitarbeit von Yuri Bernadin.
2 Dans la majorité des cas, toutes les personnes du domaine de l’asile peuvent travailler (voir à ce sujet : Ai-je le droit de l’engager ?).
3 Secrétariat d’État aux migrations, Suivi de l’encouragement de l’intégration – Indicateurs PIC/AIS, https://www.sem.admin.ch/sem/fr/home/integration-einbuergerung/integrationsfoerderung/monitoring/kennzahlen-kip-ias.html, page consultée le 30.10.2025.