7.1 Freins structurels et discrimination liée au genre
Il existe, pour les femmes issues de la migration, et pour celles relevant du domaine de l’asile et du regroupement familial spécialement, des désavantages spécifiques au genre dans les domaines du marché du travail, de la formation, de la langue et de l’intégration sociale[1]Étude menée par ECOPLAN, sur mandat du Secrétariat d’État aux migrations, rapport final «Différences spécifiques au genre dans l’intégration des personnes migrantes», 2024, p.85.. C’est le résultat d’une étude mandatée par le SEM[2]Secrétariat d’État aux migrations. (ECOPLAN/2024), qui démontre également que de nombreuses femmes travaillent involontairement à taux partiel. Elles sont aussi nombreuses à exercer un métier précaire avec un bas salaire. Par effet boule de neige, c’est leur intégration sociale et leur chance de voir une amélioration de leur statut qui est moindre par rapport aux hommes.[3]Étude menée par ECOPLAN, sur mandat du Secrétariat d’État aux migrations, rapport final «Différences spécifiques au genre dans l’intégration des personnes migrantes, 2024.
Le cas des femmes réfugiées d’Ukraine a été un révélateur de ces freins structurels : notoirement motivées, « souvent bien formées, elles peuvent avoir accès rapidement au marché suisse du travail grâce au statut S. Or, leur taux d’activité reste inférieur aux objectifs de la Confédération. Pour quelles raisons? »[4]« Les raisons du faible taux d’activité des réfugiées ukrainiennes », de Didier Ruedin, Responsable de projets, Forum suisse pour l’étude des migrations et de la population, Université de … Lire la suite ont questionné deux spécialistes de la migration, Denise Efiony-Mäder et Didier Ruedin, respectivement vice-directrice et responsable de projets du Forum suisse pour l’étude des migrations et de la population (Université de Neuchâtel). Leur réponse est sans détour : « des obstacles, tels que les barrières linguistiques, les diplômes non reconnus et le manque de structures d’accueil pour les enfants empêchent les femmes de trouver un emploi ».
«On a observé que beaucoup de personnes avec l’admission provisoire sont des familles, des ménages monoparentaux et donc beaucoup d’enfants sont touchés. Pourquoi ? Simplement parce que pour pouvoir avoir une transformation de son admission provisoire en permis B, il faut normalement démontrer qu’on est indépendant·e financièrement. Et ça, évidemment, pour un jeune homme en bonne santé, c’est peut-être plus facile que pour une famille entière ou une personne qui élève des enfants seuls. »[5]Témoignage recueilli lors du Point presse migrations – L’admission provisoire (permis F) et ses contradictions, organisé par asile.ch et le nccr – on the move, enregistré le 5 juin 2025.
Denise Effionahi, chercheuse au Forum suisse pour l’étude des migrations
Face au manque de solutions de garde, aux obstacles administratifs et à la pression du système (le permis F exige de s’intégrer, de se former, de travailler, mais ne donne pas les moyens concrets de le faire), Sonita Chunti témoigne :
« Quand je suis devenue maman, c’est comme s’il fallait que je choisisse entre mon rôle de mère et mon envie de me former, d’avoir un travail. J’ai trouvé ça vraiment très très difficile. »[6]Témoignage recueilli lors du Point presse migrations – L’admission provisoire (permis F) et ses contradictions, organisé par asile.ch et le nccr – on the move, enregistré le 5 juin 2025.
Leur intégration au marché de l’emploi est rendue difficile pour plusieurs raisons. Nous les décrivons ci-dessous.
1.1 Le défis de professions souvent réglementées
De nombreuses femmes issues du domaine de l’asile s’orientent vers des professions dans les soins, l’enseignement et le social. Or, ces domaines sont souvent réglementés (voir à ce sujet « 6 – Elle n’a pas de certificat de travail, a-t-elle de l’expérience ? »). Une formation et un diplôme spécifique à la Suisse sont requis. Or, la reconnaissance des diplômes étrangers relève du parcours de la combattante (voir à ce sujet « Sont-ils ou elles qualifié·es ? », chapitre 1.1. Reconnaissances des diplômes et qualifications).
Les formations réglementées demandent un grand investissement et du temps, ce qui n’est pas toujours conciliable pour les femmes – notamment si elles ont des charges familiales. Elles exigent de plus des connaissances linguistiques suffisantes (souvent au minimum un niveau B1), difficiles à acquérir rapidement. Par ailleurs, les cursus de formation plus courts comme les AFP (Attestation fédérale de formation professionnelle) ciblent surtout des métiers manuels typiquement masculins, dans lesquels les femmes migrantes se projettent moins, selon une étude mandatée par le SEM (Ecoplan/2024)[7]ECOPLAN/SEM (2024), p. 92..
Les branches dans lesquelles il est possible de faire une AFP et qui intéressent les femmes est par exemple le commerce de détail, l’assistance aux soins le nettoyage et l’économie domestique. Toutes ces branches se caractérisent toutefois par des horaires de travail irréguliers (et des salaires parfois bas) et sont donc difficilement compatibles avec la garde d’enfants », relate l’étude.[8]ECOPLAN/SEM (2024), p. 92.
Face à ces obstacles, certaines femmes se tournent vers des métiers qui ne demandent pas de diplôme spécifique ou de connaissance linguistique élevée. Des métiers souvent précaires, qui ne leur permettent pas de sortir durablement de l’aide sociale.
Dans ce contexte, le manque de structures de garde et des mesures pas toujours adaptées au public féminin questionnent l’équité d’accès au marché du travail pour les femmes réfugiées (voir chapitres suivants, notamment 1.2 Rôles traditionnels entre femmes et hommes et 1.3 Le manque de structure de garde d’enfants abordables).
1.2. Rôles traditionnels entre femmes et hommes
L’impact de la société sur la répartition des tâches entre hommes et femmes dans le couple a également son importance. Dans certains pays d’origine et selon la culture familiale, il est courant que la femme s’occupe du ménage et des enfants ; l’homme ayant le devoir de travailler et de subvenir aux besoins de sa famille. « Comme la famille est perçue comme une unité économique, c’est généralement l’un des parents qui est soutenu en premier pour des raisons de coûts. La tendance est que ce soit l’homme, sauf s’il s’avère que la femme progresse nettement plus vite dans le cours [de langue] ou qu’elle présente un potentiel plus élevé pour l’intégration sur le marché du travail en raison de sa formation ou de son expérience professionnelle » relève une étude (Ecoplan/SEM, 2024) [9]ECOPLAN/SEM (2024) .
Un modèle familial conservateur va ainsi influencer l’accès aux mesures d’intégration – langue, formation, etc.- a fortiori davantage encore si la société d’accueil reste attachée à ce modèle; et s’il n’existe pas suffisamment de solutions de garde ; ou du moins abordables. En Suisse, la priorisation sera donc plus souvent donnée à l’intégration socioprofessionnelle du conjoint, au détriment de la femme.
L’intégration de la femme dans la société suisse et le marché du travail prend alors « du retard » sur celle du conjoint. Face à ces enjeux, la nature progressiste de la Suisse peut être questionnée, tant les mesures visant à juguler cet effet domino font défaut (voir à ce sujet le chapitre 1.4 Un accès relatif aux mesures d’intégration »).
1.3. Le manque de structure de garde d’enfants abordables
En Suisse, comme dans de nombreux pays, le défi principal à l’emploi des femmes est la garde des enfants. Il en va de même pour les femmes avec un parcours d’exil, sauf que les défis sont différents, voire plus importants.
« L’importance des services d’accueil de la petite enfance, en particulier pour les enfants de familles immigrées, a été reconnue et soulignée par plusieurs organisations européennes et internationales », souligne un rapport de l’ODAE romand[10]Rapport « Les Coccinelles – Enjeux de l‘accueil des enfants dans l‘asile en âge préscolaire », Observatoire romand du droit d’asile et des étranger-èrexs (ODAE), publié en août … Lire la suite, qui poursuit : « Leur renforcement figure notamment parmi les Objectifs de développement durable (ODD n°4) des Nations unies pour 2030. »[11]Rapport « Les Coccinelles – Enjeux de l‘accueil des enfants dans l‘asile en âge préscolaire », Observatoire romand du droit d’asile et des étranger-èrexs (ODAE), publié en août … Lire la suite
L’accès à l’information concernant les solutions de garde extrafamiliale peut être moindre en raison de connaissances linguistiques encore fragiles, les proches restés dans le pays d’origine, comme les grands-parents, ne peuvent pas s’occuper de leurs petits-enfants. Les coûts d’une place en crèche sont aussi cités par une étude (Ecoplan/SEM, 2024) [12]ECOPLAN/SEM (2024) comme pouvant être un frein, notamment pour des familles avec un bas revenu. Quant aux solutions de garde abordables et alternatives (informelles), elles sont encore trop peu valorisées par les structures qui accompagnent les femmes dans leur intégration.
Or, sans solution de garde, les femmes avec de jeunes enfants vont remplir leur obligation familiale avant une formation ou l’inscription à des mesures d’intégration professionnelle, pas toujours conciliables avec la garde d’enfants. Elles peuvent alors se tourner vers un emploi à temps partiel. Dans tous les cas, le salaire est soit absent, soit insuffisant pour atteindre l’indépendance financière et sortir de l’aide sociale. Une situation d’ensemble qui aura des conséquences sur le long terme : elles auront plus de peine à améliorer leur statut de séjour qu’un homme[13]Selon l’étude mandatée d’ECOPLAN/SEM (2024), durant les cinq premières années en Suisse, les hommes relevant de l’asile sont plus nombreux à suivre une mesure d’intégration que les … Lire la suite.
Les solutions de gardes « informelles » gagneraient à être mieux considérées. Moins onéreuses et offrant potentiellement plus de flexibilité, elles peuvent être une alternative intéressante. Pour pallier le manque de crèches, les femmes s’organisent aussi entre elles, comme le relève une étude (Ecoplan/SEM, 2024)[14]Selon l’étude mandatée d’ECOPLAN/SEM (2024), durant les cinq premières années en Suisse, les hommes relevant de l’asile sont plus nombreux à suivre une mesure d’intégration que les … Lire la suite
« Dans les pays de l’OCDE, la moitié environ des immigrées ayant de jeunes enfants (0-4 ans) occupent un emploi, soit un écart de 20 points de pourcentage par rapport à leurs homologues nées dans le pays », comme le relève une étude (Marcela Valdivia & Alicia Adsera, 2023, citée dans un rapport de l’ODAE)[15]Rapport « L’insertion professionnelle des mères immigrées », Marcela Valdivia & Alicia Adsera, octobre 2023.

1.4. Un accès relatif aux mesures d’intégration
Le calendrier des mesures d’intégration et des mesures pas toujours adaptées à la garde d’enfant peuvent rendre difficile le suivi des mesures d’intégration par les femmes. Or, ces mesures sont utiles pour acquérir la langue du pays d’accueil, établir un réseau, suivre une formation, etc., des étapes nécessaires dans bien des cas pour trouver un emploi. La pression financière – sortir de l’aide sociale au plus vite – pousse souvent les couples à « miser » sur l’époux, afin qu’il trouve rapidement un travail ; la femme s’occupant alors du ménage et des enfants, les places en crèche étant rares ou onéreuses. Si ce schéma est adopté, les femmes verront leur intégration retardée.
Aussi, en règle générale – même s’il n’y a pas de règle en la matière -, les cantons financent les mesures d’intégration durant les 5 premières années en Suisse pour les permis B et jusqu’à 7 ans pour les permis F. Un délai qui peut être court pour une femme qui aurait consacré les premières années passées en Suisse à l’éducation des enfants.
Les chiffres le montrent : si durant les cinq premières années passées en Suisse, les hommes participent plus à des mesures d’intégration que les femmes, l’effet s’inverse à partir de la huitième à la dixième année passée en Suisse : les femmes participent davantage que les hommes. [16]Rapport final « Différences spécifiques au genre dans l’intégration des personnes migrantes », réalisé par ECOPLAN, sur mandat du Secrétariat d’État aux migrations, 2024, p.33. Une preuve que celles-ci souhaitent avoir recours aux mesures d’intégration, mais le font (doivent le faire) souvent plus tard que les hommes.
1.5. Le manque de place en crèche est aussi un facteur contre-productif pour l’intégration professionnelle des femmes (voir à ce sujet le chapitre 1.3 Le manque de structure de garde d’enfants abordables). Un manque d’information
Selon une étude, « […] dans les familles migrantes, c’est généralement l’homme qui porte le dossier d’aide sociale et qui est donc l’interlocuteur principal »[17]Ibid., p.81.. En conséquence, « les hommes viennent souvent seuls à la consultation sociale, raison pour laquelle les responsables de cas invitent explicitement les femmes, par exemple dans le canton d’Uri, lorsqu’ils souhaitent discuter de quelque chose avec elles », poursuit les auteur·trices (ECOPLAN/2024).
Si le mari est la personne répondant pour l’État, la femme peut ainsi être privée d’information utile pour son intégration -offres de formation, exigences pour l’obtention de certains droits, et.c. Ceci est d’autant plus problématique dans le cadre des regroupements familiaux où la femme arrive après le conjoint.
Comme l’étude le montre, des solutions existent et certains cantons sont déjà sensibilisés. Inviter explicitement les femmes, leur adresse personnellement du courrier, etc.
1.6. Discrimination des genres sur le marché du travail
Une discrimination liée au genre existe sur le marché du travail helvétique. Celle-ci « […] pourrait faire que les femmes migrantes aient moins de chances de trouver un emploi que les hommes migrants »[18]Ibid., p.24. observent les auteurs et autrices du rapport « Différences spécifiques au genre dans l’intégration des personnes migrantes » (ECOPLAN/2024). « Cela pourrait expliquer pourquoi les femmes migrantes ont moins de chances d’être embauchées alors qu’elles présentent les mêmes conditions que les hommes migrants, par exemple, le même niveau d’éducation »[19]Ibid., p.24.
L’idée reçue selon laquelle les femmes seraient moins disposées à travailler est fausse. Si le taux d’activité des femmes est inférieur à celui des hommes, « l’inactivité économique n’est pas toujours un choix. Elle peut s’expliquer par des problèmes de santé, le découragement ou des responsabilités familiales, les rôles de genre pouvant différer entre le pays d’accueil et le pays d’origine »[20]Traduit de l’anglais : OECD/European Commission (2023), Indicators of Immigrant Integration 2023: Settling In, OECD Publishing, Paris, p. 84., comme le résume un rapport de l’OCDE.
Discriminations intersectionnelles
Les stéréotypes de genres touchent toutes les femmes, issues de la migration, de l’asile ou non, et nécessitent une prise de conscience à tous les niveaux. Les femmes avec un parcours migratoire ou d’exil font cependant face à des discriminations intersectorielles spécifiques, cumulant les stéréotypes de genre avec d’autres idées reçues (liées à leur statut, à leur pays d’origine, à leurs présupposées culture et religion, par exemple), freinant leur accès au marché de l’emploi. Ces discriminations peuvent constituer de réels obstacles à leur intégration professionnelle et sociale.
Une étude conclut que « l’article sur l’égalité (art. 8, al. 3 de la Constitution fédérale) est actuellement clairement violé »[21]ECOPLAN/SEM, 2024., et d’appeler la Confédération, les cantons et les communes à étudier une série de recommandations pour lutter contre les différences spécifiques au genre en matière d’intégration.
Par ailleurs, une autre étude (Müller, Pannatier et Viarengo , 2025)[22]Discussion papier (étude non finalisée) « The Gender Dimension of Refugee’s Integration in the Labor Market”, de Tobias Müller, Pia Pannatier et Martina Viarengo, Center for Economic Policy … Lire la suite a découvert que l’attitude des Suisse·sses à l’égard des personnes réfugiées ou demandeuses d’asile avait un impact négatif sur la probabilité d’emploi des hommes réfugiés, mais un impact neutre au regard des femmes réfugiées.
L’étude a en effet trouvé que la perception des « locaux » vis-à-vis des personnes réfugiées ou demandeuses d’asile avait un impact égal à zéro concernant la probabilité d’emploi des femmes réfugiées ; mais négatif pour les hommes, qui aurait moins de chance de trouver un emploi. En bref, les recruteurs·euses « préfèrent » les femmes aux hommes réfugié·es lorsqu’ils·elles ont à estimer l’employabilité des candidat·es pour un emploi. Des résultats qui corroborent une autre étude, menée par Fossati et al, en 2024, comme le soulèvent les auteur·trices.
Notes
| ↑1 | Étude menée par ECOPLAN, sur mandat du Secrétariat d’État aux migrations, rapport final «Différences spécifiques au genre dans l’intégration des personnes migrantes», 2024, p.85. |
|---|---|
| ↑2 | Secrétariat d’État aux migrations. |
| ↑3 | Étude menée par ECOPLAN, sur mandat du Secrétariat d’État aux migrations, rapport final «Différences spécifiques au genre dans l’intégration des personnes migrantes, 2024. |
| ↑4 | « Les raisons du faible taux d’activité des réfugiées ukrainiennes », de Didier Ruedin, Responsable de projets, Forum suisse pour l’étude des migrations et de la population, Université de Neuchâtel et Denise Efiony-Mäder Vice-directrice, Forum suisse pour l’étude des migrations et de la population, Université de Neuchâtel, publiées le 2 avril 2025 sur Sécurité sociale CHSS, page visitée le 28.08.2025 |
| ↑5, ↑6 | Témoignage recueilli lors du Point presse migrations – L’admission provisoire (permis F) et ses contradictions, organisé par asile.ch et le nccr – on the move, enregistré le 5 juin 2025. |
| ↑7, ↑8 | ECOPLAN/SEM (2024), p. 92. |
| ↑9, ↑12 | ECOPLAN/SEM (2024) |
| ↑10, ↑11 | Rapport « Les Coccinelles – Enjeux de l‘accueil des enfants dans l‘asile en âge préscolaire », Observatoire romand du droit d’asile et des étranger-èrexs (ODAE), publié en août 2024 |
| ↑13, ↑14 | Selon l’étude mandatée d’ECOPLAN/SEM (2024), durant les cinq premières années en Suisse, les hommes relevant de l’asile sont plus nombreux à suivre une mesure d’intégration que les femmes. |
| ↑15 | Rapport « L’insertion professionnelle des mères immigrées », Marcela Valdivia & Alicia Adsera, octobre 2023. |
| ↑16 | Rapport final « Différences spécifiques au genre dans l’intégration des personnes migrantes », réalisé par ECOPLAN, sur mandat du Secrétariat d’État aux migrations, 2024, p.33. |
| ↑17 | Ibid., p.81. |
| ↑18 | Ibid., p.24. |
| ↑19 | Ibid., p.24. |
| ↑20 | Traduit de l’anglais : OECD/European Commission (2023), Indicators of Immigrant Integration 2023: Settling In, OECD Publishing, Paris, p. 84. |
| ↑21 | ECOPLAN/SEM, 2024. |
| ↑22 | Discussion papier (étude non finalisée) « The Gender Dimension of Refugee’s Integration in the Labor Market”, de Tobias Müller, Pia Pannatier et Martina Viarengo, Center for Economic Policy Research, Paris, 2025, p.21. |