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Documentation

HCR | Recommandations sur l’hébergement des requérant·es d’asile dans les centres fédéraux

Afin d’évaluer le nouveau système d’asile suisse, le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugié·es (HCR) a visité douze centres fédéraux d’asile (CFA) entre 2021 et 2022. Des entretiens menés auprès de 269 requérant·es d’asile et 218 personnes travaillant dans ces centres ont permis d’identifier les améliorations ainsi que les défis de l’hébergement dans les CFA. Des recommandations, portant notamment sur l’encadrement socio-éducatif, l’identification de besoins particuliers, et la santé psychique, ont été formulées dans un rapport publié le 6 novembre 2023.Le rapport complet (en allemand) ainsi qu’un résumé (en français) peuvent être téléchargés ci-dessous.

Centres fédéraux pour requérant-e-s d’asile: des améliorations encore possibles

Communiqué de presse – 7.11.23

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, publie aujourd’hui des recommandations relatives à l’hébergement des demandeurs-euses d’asile dans les Centres fédéraux d’asile (CFA). L’introduction du nouveau système d’asile en 2019 a permis de réaliser de nettes améliorations dans ce domaine, mais des lacunes subsistent. C’est notamment le cas dans les domaines suivants: la prise en charge des personnes ayant des besoins particuliers, la prise en charge des problèmes de santé mentale, la prévention de la violence, la communication et la possibilité pour les demandeurs-euses d’asile de participer aux décisions qui concernent leur vie dans les CFA.

Entre 2021 et 2022, le HCR a visité douze CFA dans toutes les régions d’asile de Suisse. A cette occasion, des entretiens ont été menés avec 269 requérant-e-s d’asile, ainsi qu’avec 218 personnes travaillant dans ces centres. Le but était notamment d’évaluer le nouveau système d’asile, introduit en 2019. Les informations recueillies lors des visites constituent la base des recommandations relatives à l’hébergement dans les CFA publiées aujourd’hui.

Principales conclusions et recommandations  

Bon nombre des recommandations ne sont pas nouvelles. Voici les plus importantes:

  • Assistance socio-éducative: La prise en charge des requérant-e-s d’asile mineurs non accompagnés (RMNA) s’est considérablement améliorée grâce au recours à du personnel socio-éducatif spécialisé. Cependant, le nombre élevé de RMNA a entraîné de sérieuses lacunes dans leur prise en charge. Il est important de maintenir la qualité de l’encadrement et la continuité de la scolarisation, même si le nombre de demandes d’asile augmente.
  • Besoins particuliers: Depuis l’introduction de la procédure d’asile accélérée, ces besoins sont mieux identifiés. Néanmoins, les mécanismes permettant une identification généralisée et systématique de ces besoins doivent encore être établis. Le personnel des CFA devrait en outre être davantage sensibilisé.
  • Communication: La mise à disposition d’informations détaillées est particulièrement importante pour les demandeurs-euses d’asile qui sont déjà confronté-e-s aux défis d’un nouvel environnement, de la procédure d’asile et d’expériences parfois traumatisantes. De nombreuses informations sont certes disponibles dans les CFA, mais leur transmission pourrait être organisée plus efficacement.
  • Participation: La participation active des requérant-e-s d’asile, par exemple par le biais de conseils de résident-e-s, devrait également être encouragée. Des mécanismes de plainte efficaces et anonymes pourraient permettre aux demandeurs-euses d’asile de participer au processus d’hébergement et d’exprimer leurs préoccupations, leurs inquiétudes et leurs expériences de la violence.
  • Santé psychique: La mise en place de Medic-Help dans les CFA a contribué à améliorer la prise en charge sanitaire des demandeurs-euses d’asile. Cependant, les services à bas seuil pour le soutien psychologique et psychosocial, ainsi que les programmes de prévention de la toxicomanie et pour les survivant-e-s de la violence sexuelle et sexiste devraient être davantage développés.
  • Violence: Des projets comme « Prévention et Sécurité CFA » (PreSec) aident à réduire la violence. Une prévention efficace de la violence nécessite toutefois un personnel formé. Des formations et des directives claires sur la prévention et la gestion des conflits ainsi que sur la manière de traiter les incidents de violence, en particulier les violences sexuelles, augmentent l’efficacité tant des personnes chargées de la prévention des conflits que du personnel de sécurité.

L’amélioration des conditions d’hébergement des requérant-e-s d’asile peut entraîner des coûts supplémentaires. Le HCR est conscient que cela peut représenter un défi, en particulier en période de ressources limitées et de priorités politiques changeantes. C’est pourquoi ce document s’attache à proposer des solutions efficaces et à mettre en évidence les économies potentielles.

Néanmoins, les considérations financières ou les changements dans l’agenda politique ne doivent pas conduire à négliger les mesures urgentes et nécessaires, notamment celles qui visent à répondre aux besoins des personnes ayant des besoins particuliers. Celles-ci sont indispensables du point de vue des droits humains et devraient être mises en œuvre sans tarder.

Pour plus d’information :