OSAR | Syrie: les procédures d’asile doivent se poursuivre
Après le renversement du gouvernement en Syrie, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) a suspendu pour une durée indéterminée le traitement des demandes d’asile des ressortissants∙es syrien∙nes. L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) critique cette décision du SEM qui plonge les personnes concernées dans l’incertitude, sans accès au travail et aux mesures d’intégration. Nous relayons le communiqué de presse de l’OSAR qui demande que les procédures d’asile se poursuivent pour les Syriennes et les Syriens et qu’une admission provisoire leur soit accordée.
Ci-dessous, le communiqué de l’OSAR diffusé le 10 décembre 2024.
Syrie: les procédures d’asile doivent se poursuivre
L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) critique la suspension des procédures d’asile pour les ressortissant·es syrien·nes en Suisse. La décision du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) signifie pour les personnes concernées une attente de durée indéterminée dans l’incertitude, sans accès au travail et aux mesures d’intégration. L’OSAR demande que les procédures d’asile se poursuivent pour les Syriennes et les Syriens et qu’au moins une admission provisoire leur soit accordée.
Deux jours après le renversement du gouvernement en Syrie, le SEM a suspendu pour une durée indéterminée le traitement des demandes d’asile de ressortissant·es syrien·nes. L’OSAR critique cette décision. Elle demande au contraire que les procédures d’asile pour les ressortissant·es syrien·nes continuent d’être traitées et qu’au moins une admission provisoire leur soit accordée.
Si pour l’OSAR il est certes compréhensible que des motifs de protection individuels, comme la persécution politique, ne puissent pas être examinés actuellement en raison de la volatilité de la situation, la suspension des procédures entraîne plus de problèmes qu’elle n’en résout.
Ne pas faire attendre les personnes en quête de protection
Une suspension a pour conséquence que l’avenir des personnes concernées en Suisse est très incertain, qu’elles n’ont ni le droit de travailler, ni n’ont plus accès aux mesures d’intégration. Comme il est impossible de prévoir combien de temps il faudra pour que la situation se stabilise en Syrie, des mois, voire des années pourraient être nécessaires.
Menés par le groupe islamiste Hayat Tahrir Ash-Sham, différents groupes rebelles ont pris Damas dimanche 8 décembre et renversé le dictateur Bachar el-Assad. Actuellement, différentes factions se disputent le pouvoir en Syrie, tandis qu’Israël bombarde les stocks d’armes d’Assad et que les Etats-Unis bombardent les positions de l’EI.
La suspension entraîne une augmentation des cas en suspens
Le nombre de dossiers en suspens est déjà très élevé, avec actuellement plus de 20’000 procédures ouvertes (statut S et procédure d’asile confondus). Ce nombre augmenterait rapidement avec la suspension pour les personnes en quête de protection en provenance de Syrie. En 2023, environ 1400 ressortissant·es syrien·nes ont déposé une demande d’asile en Suisse.
Pas de retour rapide
La demande de certain·es politicien·nes de renvoyer immédiat les quelque 28’000 ressortissant·es syrien·es vivant en Suisse est en outre totalement prématurée. Les conditions d’un retour en toute sécurité ne sont actuellement pas remplies. La chute du dictateur Assad est malheureusement loin d’être un gage de sécurité et de paix.