OMCT | La Suisse doit suspendre les renvois au Sri Lanka
L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a adressé une lettre ouverte à Mme Keller-Sutter lui demandant de suspendre les renvois de ressortissant·es vers le Sri Lanka. Rappelant que depuis le début de l’année une crise économique sévit, à quoi s’ajoutent des violences et une crise politique depuis peu. Les soins médicaux de base n’y sont plus assurés. «Dans un tel contexte, le renvoi de requérants d’asile et de migrants, dont certains ont subi la torture et ont toujours besoin de soins médicaux essentiels, est à la fois humainement indéfendable et mettrait la Suisse en violation de ses engagements légaux sur le plan international » estime son secrétaire général Gérald Staberok.
Le communiqué de presse a été publié le 29 juillet 2022 sur le site internet de L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) basée à Genève. La lettre ouverte peut-être consultée ici.
La Suisse doit immédiatement suspendre les renvois de requérants d’asile vers le Sri Lanka
Communiqué de presse
Genève, 29 juillet 2022
La crise actuelle au Sri Lanka ne permet pas d’y renvoyer des personnes nécessitant des soins médicaux, écrit aujourd’hui l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) dans une lettre ouverte adressée à la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter. L’OMCT demande que la Suisse mette immédiatement fin aux procédures de renvoi à l’encontre des requérants d’asile et migrants sri-lankais, dont certains sont des survivants de la torture.
« La situation au Sri Lanka est tout simplement catastrophique, avec des violences qui se sont greffées sur la crise économique et financière qui secoue le pays depuis le début de l’année. Les soins médicaux de base ne sont plus assurés », déclare Gerald Staberock, secrétaire général de l’OMCT. «Dans un tel contexte, le renvoi de requérants d’asile et de migrants, dont certains ont subi la torture et ont toujours besoin de soins médicaux essentiels, est à la fois humainement indéfendable et mettrait la Suisse en violation de ses engagements légaux sur le plan international ».
Le Comité des Nations unies contre la torture et la Cour européenne des droits de l’homme ont, à plusieurs reprises, décrété que des personnes victimes de la torture ou médicalement vulnérables pour d’autres raisons ne doivent pas être renvoyées dans un pays où les soins de santé ne leur seraient pas assurés. Certaines de ces décisions concernent du reste la Suisse.
Plusieurs Sri Lankais victimes de la torture reçoivent actuellement un traitement physique et psychologique adéquat en Suisse. Parmi eux, il y a des Tamouls, une communauté qui a subi de graves persécutions, y compris des formes sexuelles de torture à l’encontre des hommes aussi bien que des femmes. Comme l’homosexualité est criminalisée au Sri Lanka, ces hommes, s’ils étaient renvoyés, seraient confrontés à des barrières sociales et juridiques insurmontables qui les empêcheraient d’accéder aux services de réhabilitation médicale qui leur sont indispensables.
L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) constitue la principale coalition internationale d’ONG luttant contre la torture et les mauvais traitements. Elle compte plus de 200 membres dans plus de 90 pays. Son Secrétariat international est basé à Genève, en Suisse.