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Documentation

Solidarité Tattes | Incendie: Même après 8 ans, nous n’oublions pas

En 2014, un incendie a ravagé le foyer pour requérant·es d’asile des Tattes à Genève. Le collectif Solidarité Tattes organise chaque année un rassemblement autour de ce drame pour revendiquer que justice soit faite. Un procès devrait débuter ce mois à Genève pour faire la lumière sur ces événements. Un acte juridique que l’association dénonce car ne permettant pas de juger de la responsabilité des pouvoirs politiques et ne pouvant entendre les principaux lesé·es ayant presque tou·tes quittés la Suisse. Le communiqué mentionne également que les mauvaises conditions d’accueil des hébergements genevois continuent d’être la norme alors que l’accueil des personnes d’Ukraine fait preuve d’autres capacités. Une vraie reconnaissance des dommages passerait par l’octroi de permis de séjour et de dédommagements pour les personnes sinistrées.Le communiqué de presse des solidarité Tattes a été envoyé le 17 novembre 2022 aux médias.

Léman bleu a consacré un reportage au rassemblement avec une interview de Juliette Fioretta de Solidarité Tattes diffusé le 17.11.2022

Communiqué de presse

Incendie du foyer des Tattes : Même après 8 ans, nous n’oublions pas

Un permis de séjour et une indemnisation pour les victimes de l’incendie!

Un accueil digne pour toutes et tous!

Ce 17 novembre 2022 à 18h, nous nous sommes rassemblés dans la cour du foyer des Tattes, pour dire que nous n’oublions pas !

Le 17 novembre 2014, la Tribune de Genève titrait : « Feu aux Tattes : des habitants pris de panique se sont défenestrés. L’incendie rapidement maîtrisé a fait un mort et une quarantaine de blessés dont onze graves. Une centaine de secouristes ont été mobilisés. » Quelques citoyens et citoyennes de Genève se sont alors réunis pour partager leur stupéfaction et ont décidé d’aller saluer les habitant-e-s de ce foyer autour d’un café.

Ce qui attendait le petit groupe, qui allait devenir le collectif Solidarité Tattes, le 11 janvier 2015 à 14h, c’était un rassemblement de personnes bouleversées par ce qui venait de se passer. C’était aussi des gens littéralement horrifiés par leur situation dans ce foyer et aussi écrasés par un grand nombre d’autres problèmes liés à l’asile. Cette rencontre et celles qui ont suivi nous ont motivé·es pour longtemps, et pas seulement aux Tattes, dans une lutte sans répit pour soutenir les requérant·es d’asile pour qu’on les accueille dignement.

Entre le 28 novembre et le 1er décembre 2022, nous serons là pour assister à un procès qui ne peut rendre que l’injustice pour deux raisons : d’abord, parce que jusqu’à présent les accusations n’ont pas effleuré les principaux responsables de la catastrophe, soit les politiques qui ont fermé les yeux sur le système incendie déficient et les conditions de logement déplorables de ce foyer; ensuite, parce que les sinistrés ont presque tous quitté la Suisse, que ce soit de leur plein gré ou de manière forcée. Alors comment l’Etat pourrait-il tous les dédommager de ce qu’ils ont perdu, si tant est que l’on puisse dédommager une personne qui est décédée, qui est estropiée, qui est marquée par la terreur ?

Au moment d’aborder le 2ème épisode du « procès des Tattes », nous gardons à l’esprit les constats suivants :

    En 2014, le foyer des Tattes n’était pas un foyer mais un édifice délabré et dangereux sous le patronage indifférent de l’Etat ;

    En 2014, le foyer des Tattes n’était pas aux normes de sécurité exigées pour un hébergement collectif, cela a été dit et prouvé par les experts du canton de Vaud en avril 2017, et bien sûr réfuté immédiatement par le Conseil d’Etat ;

    Le foyer des Tattes n’est pas le seul à recevoir les requérant·es d’asile dans des conditions indignes. Mentionnons simplement le foyer de Presinge ou celui de l’Etoile. Il y a 2 poids 2 mesures, lorsqu’on reçoit de manière décente les Ukrainiens et Ukrainiennes et de manière ignoble les Syrien·nes, les Afghan·es, les Africain·es en général.

    Le procès des responsables de l’incendie des Tattes est biaisé car il a lieu 8 ans après le désastre, 8 ans pour qu’on oublie, 8 ans pour que les sinistrés aient disparu de la scène.

On n’attend pas grand-chose de ce procès, mais on attend quelque chose de la part des autorités genevoises: un permis de séjour et une indemnisation ENFIN pour les victimes de l’incendie!