Business (juteux) de l’asile | ORS passe en mains britanniques
Sophie Malka
La firme privée suisse ORS, qui n’a cessé de croître en gagnant des mandats de gestion de centres d’asile, fédéraux et cantonaux, puis en Autriche, Allemagne et Italie, vient d’être rachetée par Serco, un groupe britannique. Côté à la bourse de Londres, celui-ci est notamment actif dans la migration et les prisons, principalement en Grande-Bretagne et en Australie.
Montant du rachat: 44 millions de francs pour une entreprise qui «a généré un chiffre d’affaires de 110 millions de francs, et un résultat opérationnel – hors effets jugés exceptionnels – de 2,6 millions », selon une dépêche awp (01.09.22).
Le directeur général d’ORS se réjouit d’« un potentiel de croissance supplémentaire, dans les pays situés aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE).»
Toujours selon awp, Serco a «un chiffre d’affaires de près de 4,4 milliards de livres, pour un excédent d’exploitation de 217 millions. » Une question s’impose : comment peut-on faire de tels bénéfices sur les montants d’hébergement, de santé et de nourriture ?
La gestion des centres d’asile par ORS fait l’objet de critiques depuis des années, notamment pour maltraitances et manque d’accès aux soins.
Sur ORS et sa stratégie d’extension, lire notre dossier spécial sur la privatisation de l’asile dans Vivre Ensemble n° 180/décembre 2020
Lien vers la communication d »ORS
Lien vers un article paru dans la Wochenzeitung (WOZ, 07/09/22))