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Documentation

Voix d’exils | « L’art : mon nouveau départ »

Sahar Rezaï, une femme pleine de talents.
Cette jeune femme de 21 ans très talentueuse habite Sion, une ville proche des montagnes valaisannes. Elle est arrivée en Suisse en 2017 quand elle avait 14 ans. Sahar Rezaï vient de vernir sa première exposition de peinture à Aigle qui est visible jusqu’au 2 mai à l’Espace AMIS

Merci à Voix d’Exils de nous avoir permis de reprendre ce précieux témoignage. L’article est à retrouver directement sur leur site ici!

Image mise en avant: Photo de Khara Woods sur Unsplash

Photo: Sahar Zaire

Sahar a commencé à peindre à l’âge de 13 ans. C’est en Grèce qu’elle a commencé à peindre après avoir quitté l’Afghanistan, son pays d’origine. Dans l’interview qu’on a réalisé avec elle, Sahar Rezaï nous confie son parcours souriante avec un regard rempli d’espoir devant ses tableaux : « J’ai commencé à peindre après avoir quitté mon pays d’origine. On était avec ma famille dans un camp de réfugiés en Grèce. Par chance, un bénévole et journaliste du nom de Théodore m’a vue assise seule parmi les autres enfants qui jouaient juste devant moi et il m’a offert un cadeau. J’étais jeune, dans une chaise roulante à cause de la poliomyélite, une maladie que j’ai attrapée quand j’avais 2 ans, et je n’arrivais pas à jouer comme les autres enfants. Désespérée de tout ce qu’on avait vécu avec ma famille, je m’ennuyais beaucoup mais ce cadeau de ce bon samaritain m’as redonné de l’espoir. C’était le meilleur des cadeaux : un sac rempli de matériel pour faire de la peinture : les couleurs, les toiles des pinceaux etc. Et depuis ce jour, je n’ai plus jamais lâché mes pinceaux ». 

Un retour impossible en Afghanistan

En 2016, Sahar et sa famille ont été victimes d’une fatwa des talibans et ont décidé de quitter leur pays d’origine pour la Grèce qui a été la première étape de leur exil. Arrivée en Suisse au printemps 2017 avec ses parents et son petit frère, elle a commencé à chercher ce qu’elle pourraient faire ici. Sarah était troublée et disait qu’elle ne pouvait plus continuer à peindre ses tableaux. Elle nous confie « Je me demandais si je pouvais continuer à peindre car mon enfance me manquait beaucoup et les montagnes suisses me rappellent celles de chez nous. Mais c’est un sujet tabou à cause de ce qu’on a traversé dans notre pays. Du coup, je ne voulais plus continuer mes dessins parce que ça m’aidait à traverser cette période. Et aussi, j’avais remarqué que la vie en Suisse est chère et je ne pouvais plus continuer à me procurer du matériel; mais heureusement, des bénévoles suisses m’ont aidé à reprendre mon activité de peintre ».   

Sahar Zaire et Alix Kaneza. Photo: Voix d’Exils

« L’art m’a sauvée »

« L’art a été un nouveau départ pour moi. il a soigné mes blessures du passé parce que je me demandais ce que je pouvais faire ici en Suisse ou ailleurs. Mais quand je commence à dessiner, je n’arrive plus à quitter la toile. Je voulais sortir toutes les souffrances qui étaient en moi et je voulais parler à travers mes dessins de tout ce que je ressens. Et quand les autres jouaient, moi je préférais être devant mes tableaux. J’ai commencé à traduire mes tristesses et mes ressentis dans mes tableaux » s’exclame Sahar.

Dans la parole qu’elle a prise lors de son vernissage qui s’est déroulé à Aigle le jeudi 13 avril à 18h, Sahar a partagé avec confiance et espoir son rêve de travailler dans l’humanitaire et son projet de faire davantage de tableaux pour venir en aide aux jeunes filles qui n’arrivent pas à aller à l’école et aux femmes non scolarisées en Afghanistan.

Alix Kaneza et Renata Cabrales

Membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils