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Notre regard

Rapport | Réfugié·es, aide sociale et emploi

Elodie Feijoo

La Haute école spécialisée bernoise et l’Initiative des villes pour la politique sociale[1]L’Initiative des villes pour la politique sociale représente les intérêts socio-politiques de quelque 60 villes suisses de toutes les régions du pays. Elle s’engage pour un système de … Lire la suite ont réalisé une étude intitulée « Aide sociale dans les villes suisses 2022 ». L’édition du rapport de cette année consacre un chapitre spécial aux réfugié·es (chapitre 8). Principale découverte de cette étude: parmi les personnes réfugiées (adultes) inscrites à l’aide sociale, 36% ont un emploi; ce taux est de 23% pour les autres bénéficiaires de l’aide sociale.

L’aide sociale en matière d’asile est inférieure à l’aide sociale ordinaire

Alors que les efforts d’intégration exigés pour les personnes titulaires d’un permis F ou S sont identiques à ceux exigés pour les réfugiés reconnus ayant un permis B, le soutien financier pour assurer le minimum vital est nettement inférieur dans le premier cas. L’étude révèle en effet que dans les neuf cantons étudiés, le forfait d’aide sociale en matière d’asile est d’environ 400 CHF / mois (pour un ménage d’une personne), soit 60% de moins que les montants de l’aide sociale ordinaire.

Cette différence n’est défendable ni sur un plan scientifique ni sur un plan politique: comment exiger d’hommes et de femmes qu’ils s’intègrent linguistiquement, socialement et professionnellement alors même qu’il leur est impossible de couvrir leurs besoins vitaux?

Nicolas Galladé, Président de l’Initiative des villes pour la politique sociale et Conseiller municipal de Winterthour

AIDE SOCIALE INFÉRIEURE DANS LE DOMAINE DE L’ASILE. DE QUI PARLE-T-ON ?

Selon le droit fédéral, l’aide sociale en matière d’asile doit être d’un niveau inférieur à l’aide sociale ordinaire (art. 82 al. 3, Loi sur l’asile). En Suisse, ceci concerne les personnes en procédure d’asile (permis N), les titulaires d’une admission provisoire (permis F) et les personnes à protéger (permis S).

Obstacles à l’intégration et recommandations

L’étude souligne les barrières linguistiques, la non-reconnaissance des diplômes et des problèmes de santé liés aux traumatismes comme obstacles à l’intégration sur le marché du travail et à une autonomie financière. Du côté des recommandations, on peut y lire le besoin d’investir dans la formation des personnes réfugiées, de favoriser la reconnaissance des diplômes étrangers, et de supprimer les différences de traitement selon le statut de séjour afin d’aligner l’aide sociale en matière d’asile sur l’aide sociale ordinaire.

Consulter le rapport

Toutes les informations (communiqué de presse, présentation PPT, personnes de contacts par ville etc.) sont disponibles sur le site de l’Initiative des villes pour la politique sociale. Le rapport peut être téléchargé ci-dessous:

Notes
Notes
1 L’Initiative des villes pour la politique sociale représente les intérêts socio-politiques de quelque 60 villes suisses de toutes les régions du pays. Elle s’engage pour un système de sécurité sociale cohérent et pour une collaboration de qualité entre les villes, la Confédération et les cantons. L’Initiative des villes pour la politique sociale est une section de l’Union des villes suisses.