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Documentation

«Les nommer par leur nom» | Appel: les enfants sur les chemins d’exil

L’action «Les nommer par leur nom», qui rend hommage aux personnes décédées sur la route de l’exil aura lieu du 21 au 22 juin 2025. Dans le cadre de la journée des réfugié·es, elle lance un appel au Conseil fédéral: il est temps d’enfin respecter la Convention relative aux droits de l’enfant. Signataire de cet appel, asile.ch vous invite à la signer et à en amplifier la portée. Toutes les informations se trouvent ci-dessous. 

Ci-dessous le texte et le manifeste à télécharger en PDF . Le manifeste peut aussi être directement signé jusqu’au 25 août 2025 sur le site de beimnamennennen.

Les enfants sont au cœur de la dernière édition de notre revue

PLUS DE 65’000 VICTIMES DE LA FORTERESSE EUROPE

APPEL: LES ENFANTS SUR LES CHEMINS D’EXIL

La Suisse a signé la Convention relative aux droits de l’enfant de l’ONU le 24 février 1997. Elle s’engage ainsi à soumettre ses lois et ses décisions aux directives de la Convention. Ici en Suisse et partout dans le monde où des enfants sont concernés.Et pourtant la Suisse est régulièrement impliquée dans des violations des droits des enfants.

Elles se déroulent de manière variée sur les chemins d’exil. Avec l’action « Les nommer par leur nom», nous en rappelons la mémoire et protestons contre elles.

Voici quatre exemples :

  1. Pour les années 2025-2027, la Suisse soutient l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex avec 52 à 61 millions de francs par année. Cette agence, fortement militarisée, empêche sans cesse de manière violente des migrantes et des migrants de passer les frontières extérieures de l’Europe, violant ainsi le droit fondamental de déposer une demande d’asile. De l’argent suisse contribue à ce que depuis des années des milliers d’enfants meurent à ces frontières extérieures, sur des bateaux qui sombrent, en suffoquant dans des camions, dans des échanges de tirs aux passages de douane, etc.
  2. Quand des enfants et des adolescents par- viennent malgré tout à entrer en Europe, ils sont la plupart du temps d’abord enfermés, seuls ou avec leur famille, dans des camps de détention au Sud de l’Europe. Ici aussi, la Suisse est financièrement impliquée: dans le cadre d’une coopération avec la Grèce, elle soutient, avec 2,4 millions de francs par an, des «zones protégées» pour des mineurs non accompagnés dans de tels camps sur les îles grecques. Ainsi par exemple sur l’île de Samos où 500 mineurs sont entassés dans des conditions minables dans un bâtiment conçu pour 200.
  3. Parfois des familles ou des mineurs non accompagnés parviennent à venir jusqu’en Suisse. Mais presque nécessairement ils doivent passe par un autre pays européen. S’ils y ont été enregistrés, la Suisse va s’efforcer de les y renvoyer. Il en résulte régulièrement des expulsions sous contrainte qui traumatisent fortement les enfants, ces derniers temps souvent en Croatie. Même si les autorités prétendent le contraire, il s’avère souvent que ce pays ne dispose pas de structures d’accueil adéquates pour des familles et de soins médicaux suffisants pour des enfants malades.
  4. Souvent, des familles dont la demande d’asile a été refusée en Suisse ne peuvent pas être expulsées, pour diverses raisons. Ces personnes déboutées se retrouvent alors dans des centres d’aide d’urgence. On y garantit des conditions minimales de survie, mais les enfants et les adolescents précisément y sont confrontés à des conditions indignes. Dans une étude détaillée, la Commission fédérale des migrations a dévoilé les difficultés suscitées par le régime de l’aide d’urgence. Une prise de position juridique souligne que, sous de nombreux aspects, cette situation est en contradiction avec la Constitution fédérale et la Convention relative aux droits de l’enfant de l’ONU.

APPEL

Depuis les frontières extérieures de l’Europe jusque dans les centres suisses d’asile et d’aide d’urgence, de graves violations des droits établis dans la Convention relative aux droits de l’enfant sont commises de manière répétée. Les victimes de ces violations, ce sont les enfants et les adolescents sur les différentes stations de leurs chemins d’exil. C’est pourquoi, dans le cadre de l’action « Les nommer par leur nom », nous appelons le Conseil fédéral de la Confédération helvétique et les directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales à prendre enfin au sérieux la signature de la Convention relative aux droits de l’enfant de 1997. Du point de vue des enfants et des adolescents, la politique migratoire suisse doit donner suite systématiquement aux règles de la Convention, tant dans la collaboration européenne que dans les décisions et structures à l’interne.

PARTICIPER – SUR PLACE OU DANS LES PAROISSES, DANS DES GROUPES, DES ÉCOLES OU DEPUIS LA MAISON !

L’action « Les nommer par leur nom » se déroule à Berlin, Berne, Braunschweig, Coire, Dortmund, Essen, Francfort/M., Genève, Kehl, Lausanne, Lucerne, Mannheim, Neuchâtel, Poschiavo, St. Gall, Thoune, Winterthour, Zurich, en coopération avec UNITED for Intercultural Action, unitedagainstrefugeedeaths.eu

On trouve toutes les informations pour des bénévoles ou des organisations qui souhaitent participer sur le site internet

www.lesnommerparleurnom.ch

PREMIÈRES ET PREMIERS SIGNATAIRES

Gülcan Akkaya, Marc Baumgartner, Karin Berger-Sturm, Mario Botta, Cécile Bühlmann, Hasan Candan, Pierre Corbaz, Sarah Depallens, Felix Gmür, Sophie Guignard, Yvon Heller, Charles Heller, Lea Hungerbühler, Delphine Klopfenstein Broggini, Marieke Kruit, Sophie Malka, Jean Martin, Delia Mayer, Lisa Mazzone, Mattea Meier, Gerhard Meister, Simon Noori, Andreas Nufer, Jacques Poget, Josiane Pralong, Saira-Christine Renteria, David Roth, Urs Ruckstuhl, Paul Schneider, Peter Schneider, Christoph Sigrist, Carlo Sommaruga, Michael Töngi, Christian Walti, Cedric Wermuth

ORGANISATIONS

Droit de Rester (Neuchâtel), asile.ch, Médecins Action Santé Migrante.s. (MASM), Border Forensics, Jesuiten-Flüchtlingsdienst Schweiz, netzwerk migrationscharta.ch, AsyLex, Solidarité sans frontières, Association elisa-asile, Solinetze Schweiz, Zen-Peacemaker Schweiz