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Documentation

Communiqué de presse | Transition à la majorité : les jeunes inégaux face au passage à l’âge adulte

Les enjeux de la transition à la majorité ont été mis en discussion dans le cadre d’un colloque réunissant professionnel·les du social, de la formation et de la santé, qui s’est tenu les 16 et 17 avril à la Haute école de travail social (HETS) de Genève. Le colloque a permis à des représentant·es des différents milieux sont intervenu·es d’évoquer leurs enjeux et difficultés face à la transition et la majorité. Nous publions ci-dessous le communiqué. Il rappelle que les ressources dont disposent les jeunes au moment de la transition à la majorité varient largement, et que certaines situations se caractérisent par un manque criant de ressources et des difficultés de gestion administrative et budgétaire. C’est le cas notamment des jeunes concerné·es par la protection de l’enfance, des requérant·es mineur·es non accompagné·es (RMNA) et mineur·es non accompagné·es, ou de tout autre jeune qui connait une rupture familiale.

Nous reproduisons ci-dessous le communiqué de presse publié conjointement par l’HETS, le groupe Action, Réflexion, Prévention, Education (ARPE) et l’Observatoire des politiques de l’enfance, de la jeunesse et de la famille (OPEJF), disponible également sur le site de l’HETS.

Transition à la majorité : les jeunes inégaux face au passage à l’âge adulte

Les enjeux de la transition à la majorité enfin mis en discussion dans le cadre d’un colloque réunissant professionnel·les du social, de la formation et de la santé à la Haute école de travail social (HETS) de Genève.

Les acteurs du travail social, de la santé et de la formation se sont réunis à Genève lors du forum sur les «Enjeux et difficultés de la transition à la majorité» organisé les 16 et 17 avril par le groupe Action, Réflexion, Prévention, Éducation (ARPE) et l’Observatoire des politiques de l’enfance, de la jeunesse et de la famille (OPEJF).

Les ressources dont disposent les jeunes au moment de la transition à la majorité varient largement. Certaines situations se caractérisent par un manque criant de ressources et des difficultés de gestion administrative et budgétaire. C’est le cas notamment des jeunes concerné-es par la protection de l’enfance, des requérant·es mineur·es non accompagné·es (RMNA) et mineur·es non accompagné·es (MNA) ou de tout autre jeune qui connait une rupture familiale. Dès 18 ans, les jeunes placés en institution par le service de protection de l’enfance doivent se débrouiller seul·es. Les professionnel·les qui les accompagnent sont unanimes s’agissant des problématiques auxquelles ces jeunes adultes sont confronté·es : surendettement, difficultés d’hébergement, problèmes de santé (en particulier de santé mentale), difficultés à activer les aides financières auxquelles ils et elles ont droit, et difficultés d’accès à la formation.

Devin Avery sur unsplash.

«Le forum qui s’ouvre ce soir s’inscrit au cœur des priorités de mon département.[… ] L’objectif ultime de nos efforts est de permettre aux jeunes adultes d’être accompagné-es au mieux, par tous les services concernés, dans le domaine de l’aide sociale, de l’insertion ou de la formation», a déclaré Anne Hiltpold, Conseillère d’État chargée du Département de l’instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP).

Des représentant-es de l’Hospice général, du Service de protection des mineurs, des institutions genevoises d’éducation sociale, des tribunaux, du DIP, de la Fondation genevoise pour l’animation socioculturelle (FASe) et des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) sont également intervenu·es pour évoquer leurs enjeux et difficultés face à la transition à la majorité. Il s’agit de l’une des rares occasions où l’ensemble des actrices et acteurs cantonaux concerné-es par les problématiques liées au passage à la majorité se sont rassemblé·es. Toutes et tous ont relevé que l’autonomie ne se décrète pas, mais s’acquiert progressivement, et qu’il s’avère primordial d’offrir un accompagnement aux jeunes qui en ont besoin dans l’apprentissage de leurs droits et devoirs en tant qu’adultes. Le soutien de la jeunesse n’est pas un coût, mais un investissement à un moment où les jeunes représentent un quart de la population sur le canton de Genève.

«À Genève, 5 % d’enfants de chaque classe d’âge sont suivis par la protection des mineurs. 20 % des adolescent-es ont recours à un soutien de santé mentale, pour ne citer que ces deux chiffres.[… ] Si du jour au lendemain les droits des mineur-es se muent en responsabilité des majeur-es, il est aussi de notre responsabilité de garantir avec souplesse et perméabilité que le cadre qui a pu soutenir les enfants s’estompe certes progressivement, mais sans s’effacer entièrement pour continuer à soutenir les tout jeunes adultes» a déclaré Daniela Di Mare Appéré, directrice générale de la HES-SO Genève.

Plus de 220 personnes ont participé à l’évènement qui s’est tenu sur deux jours à la Haute école de travail social. Des témoignages de jeunes et des données statistiques sont également présentés dans le hall de l’entrée de la HETS, au 16 rue Pré-Jérôme, dans le cadre d’une exposition temporaire.

Émetteurs

L’Observatoire des politiques de l’enfance, de la jeunesse et de la famille (OPEJF) – Porté par la Haute école de travail social (HETS) et de la Haute école de santé (HEdS) de Genève, il développe une approche transversale des enjeux contemporains associés à l’enfance, la jeunesse et la famille, avec un ancrage local dans le canton de Genève.

L’ARPE – La plateforme ARPE (Action, Réflexion, Prévention, Éducation) est un espace d’échange «métier» qui concerne principalement les équipes éducatives genevoises. Elle est actuellement coordonnée par l’Hospice général.