VE 117 / avril 2008
Les demandeurs d’asile sont-ils des êtres humains aux yeux de nos autorités? Aussi choquante soit-elle, la question se pose dans toute sa brutalité, si l’on s’efforce de prendre conscience du traitement inhumain que subissent les requérants. Le 5 mars, une conférence de presse à laquelle participait l’ancien chancelier de la Confédération dénonçait le fait que la quasi totalité des cantons ait trouvé normal de priver les déboutés de l’asile placés à l’aide d’urgence d’une assurance maladie, pourtant obligatoire pour tous. En clair, les déboutés n’ont pas besoin de recevoir les mêmes soins que les habitants de ce pays. Dans l’éventail des mesures de contrainte, la dernière révision de la législation sur l’asile et les étrangers a introduit une détention pour insoumission qui nous ramène au Moyen Âge. Il ne s’agit ni de punir en lien avec un délit, ni de détenir quelqu’un en vue d’un renvoi proche. Non, il s’agit de détenir quelqu’un, jusqu’à dix-huit mois, pour briser sa résistance et le faire craquer. Non, les demandeurs d’asile ne sont plus traités comme des êtres humains. Mais c’est notre pays qui se rabaisse ainsi à bafouer les droits fondamentaux.
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