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Documentation

FeministAsylum | La Suisse rétrograde dans la protection des femmes

Suite au rejet par le Conseil fédéral et le Conseil national de la pétition « Pour une reconnaissance effective des motifs d’asile propres aux femmes, filles et personnes Lgbtqia+ », Feminist Asylum a communiqué sa déception et sa grande préoccupation de voir la Suisse s’écarter ainsi d’une meilleure prise en compte des violences spécifiques subies avant la fuite, durant le parcours d’exil mais également en Suisse. Nous publions ci-dessous le communiqué du 21 juin 2023, une semaine pile après la grève féministe du 14 juin.

14 juin 2023, Genève, Grève féministe, DR

Communiqué de presse

Suite au rejet de la pétition présentée par Feminist Asylum….

En refusant d’accorder leur soutien à la pétition « Pour une reconnaissance effective des motifs d’asile propres aux femmes, aux filles et aux personnes lgbtqia+ », le Conseil National et le Conseil Fédéral manifestent leur refus de s’engager pour de meilleures conditions d’accueil et de protection des femmes et personnes lgbqia+ qui doivent fuir leurs pays en raison des persécutions auxquelles elles sont exposées.

14 juin 2023, Grève féministe, DR

Pourtant la Suisse comme la plupart des pays d’Europe et du monde a ratifié la Convention d’Istanbul qui vise la protection effective des personnes soumises à des violences liées au genre, qu’elles soient suisses ou étrangères. Aujourd’hui la Suisse, malgré ses déclarations, ne remplit pas les conditions d’une protection efficace assortie d’un accueil digne et bienveillant. Comme la campagne de FeministAsylum l’a documenté, nombreux sont les cas où les femmes ne bénéficient d’aucune sécurité ou intimité dans les lieux dits d’accueil, les cas où les femmes ne sont en interaction qu’avec des hommes y compris pour faire part de leurs problèmes spécifiques, où les femmes enceintes ou vulnérables sont renvoyées de Suisse vers des pays qui ne peuvent leur accorder l’attention et les soins adaptés à leurs traumatismes, nombreuses sont les situations de violence institutionnelle, nombreux sont les jeunes enfants étrangers qui voient leurs parents maltraités par les autorités suisses chargées des renvois etc…

En refusant de regarder en face la réalité quant à la manière dont elle traite de fait les femmes et personnes lgbtqia+ qui sollicitent un asile indispensable à leur survie physique et mentale, la Suisse n’échappe pas aux problèmes mais à ses devoirs fondamentaux.

Au lieu de participer à la recherche de solutions justes et appropriées face aux cas de maltraitance des femmes et des personnes lgbtqia+, la Suisse se défausse de ses responsabilités et utilise les failles du système d’asile européen à son avantage. Elle fait notamment un usage abusif des accords de Dublin tout en ignorant les principes d’humanité qui les encadrent. Ce faisant la Suisse se montre indigne d’abriter les organisations internationales qui défendent les droits humains et la paix dans le monde.

Non à l’autosatisfaction imméritée, Non aux discours mensongers, Non à la violation des conventions internationales Non à une Suisse fermée, qui ne remplit pas ses devoirs en matière d’asile.


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