1,6% de la population. De quoi déstabiliser la Suisse?
Des faits, des chiffres
La thématique de la migration est partout, dans les médias, les discours politiques, les sondages. Au point de faire croire que c’est LE problème numéro un. Mais pourquoi en parle-t-on autant? La place octroyée à cette thématique est-elle en lien avec le nombre de personnes concernées? Ou plutôt au fait que la plupart ne vote pas, donc on peut dire ce que l’on veut sur elles et eux?
Les fausses infos, exagérations, manipulations chiffrées et amalgames, nous les avons déconstruits dans nos rubriques préjugés et statistiques. On revient ces jours dessus, et vous invitons à lire et à partager nos graphiques, décryptages, sur vos réseaux sociaux, auprès de vos ami·es. Histoire de ramener un peu de réalité et de raison dans ce débat.
Aujourd’hui, dans notre chronique « des faits, des chiffres », le mythe de l’invasion.
L’omniprésence de la thématique de l’asile dans les médias et les débats politiques et la méconnaissance de ce domaine laissent parfois croire que le pays est submergé de réfugié·es ou de demandeur·euses d’asile. La réalité des chiffres est toute autre.
1,6%
C’est le pourcentage de la population résidant en Suisse relevant du domaine de l’asile.
Ce chiffre comprend les personnes ayant déposé une demande d’asile (permis N), les personnes ayant reçu une protection internationale (permis B et C réfugié ou permis F et F réfugié) et les personnes en procédure de renvoi.
Déconstruction d’un mythe
La rhétorique autour de la prétendue invasion de réfugié·es en Suisse et en Europe, de la « crise des réfugié·es » et de la crainte d’un « appel d’air » n’est pas sans conséquences. L’utilisation de ces expressions dans les médias et dans la sphère politique influence l’opinion publique, distille un climat de peur et dépeint une fausse image de la réalité. Ce mythe alimente les discours des partis politiques xénophobes et contribue au durcissement des lois à l’égard des réfugié·es et de leurs conditions de vie.
Des statistiques fiables et un élargissement temporel sont ainsi nécessaires pour la production d’analyses pertinentes.
Retrouvez ci-dessous une sélection d’articles à ce propos.
Dans son décryptage [À coups de cadeaux fiscaux] La Suisse encourage l'immigration... avec le soutien de l’UDC, le quotidien Blick souligne avec à propos les contradictions du parti et de son initiative «Pas de Suisse à 10 millions!» (20.08.23)
« La faiblesse de cette argumentation : les personnes qui fuient la guerre ou la pauvreté ne sont responsables que d’une partie relativement faible de l’immigration. En 2022, 24 511 demandes d’asile ont été déposées en Suisse, sans compter les Ukrainiens qui ont sollicité le statut de protection S. En revanche, la grande majorité des nouveaux arrivants viennent en Suisse
pour des raisons professionnelles, généralement en provenance de pays de l’UE.»