Emploi | La nécessité de sensibiliser: «Quelle solution vous paraît la plus efficace pour pallier la pénurie de main-d’œuvre?»
LAURINE JOBIN, collaboration Sophie Malka
En novembre 2024, la Fédération des entreprises romandes lançait un sondage sur sa page LinkedIn, en perspective du premier Forum sur l’employabilité qu’elle organisait à Genève. Sur les 555 participant·es, 46% ont répondu «Miser sur l’expérience senior», 43% «Offrir un 1er emploi aux jeunes», 7% «Engager des migrants/réfugiés» et 3% «Adapter les postes au handicap».

7%! Quelle que soit la valeur scientifique de ce sondage, ce résultat interpelle. Alors que certains secteurs peinent à recruter, le fait que les personnes réfugiées et/ou migrantes n’entrent quasiment pas dans l’équation mentale des employeurs et employeuses dit beaucoup sur le travail à accomplir en termes de sensibilisation.
AMENER ET RÉPÉTER L’INFORMATION
Dans une interview à asile.ch (n°200/déc. 2024), l’ancien directeur de la FER Philippe Fleury insistait sur le rôle à jouer du secteur associatif en la matière: les entreprises ne vont pas aller chercher l’information. Elles ont d’autres préoccupations. Il faut la leur apporter. À commencer par un simple message: elles ont le droit d’engager des personnes relevant de l’asile; la procédure n’est pas compliquée. Ensuite, il faut déconstruire les idées reçues autour des compétences et qualifications des personnes, en mettant en avant des «success stories», donnant la parole des professionnel·les qui ont expérimenté un tel recrutement. Et répéter, par tous les canaux possibles, ces messages.
LES CONTACTS HUMAINS: LE MEILLEUR CANAL POUR LUTTER CONTRE LES IDÉES REÇUES
Favoriser enfin la rencontre: les contacts directs permettent de démystifier, d’humaniser, de montrer que derrière une étiquette il y a des compétences. Indéniablement, les associations spécialisées jouent un rôle crucial. Tout comme les «mentors» bénévoles qui accompagnent les personnes relevant de l’asile et leur font profiter de leur réseau. On fait ici dans la dentelle. Qui doit se superposer à une communication et une information générale, en toile de fond. Aussi, comme le relevait Philippe Fleury: il est nécessaire de tisser davantage de ponts entre l’économie, l’État et les associations, car tout le monde a intérêt à tirer sur le même fil.
Ressources
- Sur asile.ch, retrouvez notre brochure Réfugié·es & emploi. Au-delà des idées reçues, nos podcasts, contacts et ressources par cantons romands.
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