Aller au contenu
Préjugés

Invasion ? Les chiffres de l’asile en Suisse

Évolution des demandes d’asile

21’903: C’est la moyenne des demandes d’asile reçues chaque année en Suisse depuis 1996, avec des hauts et des bas : 47’513 requêtes en 1999 et 10’795 en 2005. En 2023 30’223 demandes d’asile ont été déposées.

Les demandes de statut S ne figurent pas encore sur cette infographie.

Le nombre de demandes d’asile déposées en Suisse est intrinsèquement lié aux crises et guerres qui secouent le monde. Les nationalités des demandeur·euses d’asile en témoignent. De plus, les tendances à la hausse et à la baisse sont au diapason des évolutions observées dans les pays européens. 

Un élargissement temporel permet de voir que la Suisse a par le passé accueilli des réfugié·es en grand nombre. Ainsi, durant les années de conflits en ex-Yougoslavie, le nombre de demandes d’asile a dépassé les 40’000 requêtes à plusieurs reprises (1991, 1998 et 1999). En comparaison, le nombre de réfugié·es accueilli·es par la Suisse pendant les années 2000 est inférieur à celui de la période des années 1990. Après l'agression armée de l'Ukraine par la Russie, des milliers de personnes ont fui le pays et ont été accueillies par les pays européens. La Suisse s'est mise au diapason de l'accueil par l'UE de ces déplacé·es de la guerre: entre fin février et décembre 2022, près de 70'000 personnes ont ainsi été accueillies. Un dispositif spécial a été mis en place en vue d'octroyer une protection rapide à ces réfugié·es. Le statut S a été activé pour la première fois et prolongé à deux reprises. (Plus d'info)

Plus récemment, le conflit en Syrie, qui a éclaté en mars 2011, a généré de gros déplacements de populations, majoritairement au sein de leur propre pays (déplacé·es internes) et vers les pays limitrophes, mais aussi vers l’Europe. L’Allemagne et la Suède ainsi que les pays des Balkans ont été les plus sollicités pour une protection. La Suisse l’a été plus faiblement, même si le nombre de demandes a été important en 2015.

La baisse observée en Suisse depuis 2016, a également été observée dans les pays de l’UE. Celle-ci n’est pas la conséquence d’une résolution des conflits ou d’une démocratisation des pays autoritaires dont sont originaires la majorité des réfugié·es. Les autorités reconnaissent que la fermeture des frontières dans les Balkans et les accords passés avec les gardes-côtes libyens ont eu pour conséquence une baisse des arrivées à travers ces frontières. Avec les conséquences humaines qui en découlent : camps aux portes de l’Europe, décès en Méditerranée, vulnérabilité croissante des personnes déplacées, etc.

Afin de mettre en perspective ces chiffres avec ceux du reste du monde, nous vous invitons à lire les explications du préjugé Afflux? Déplacé·es et réfugié·es dans le mondeVous y découvrirez que la Suisse et l’Europe ne sont pas parmi ceux qui accueillent le plus de réfugié·es, bien au contraire.

Pour plus de détails sur les statistiques de l’asile en Suisse, vous pouvez également consulter la page ad hoc développée par Vivre Ensemble: