En 1995, six ans à peine après la chute du mur de Berlin, l’Europe a commencé à ériger de nouveaux murs. À l’époque, il s’agissait d’entourer l’enclave espagnole de Ceuta au Maroc d’une barrière, censée la protéger contre une «arrivée massive de migrants». Depuis, et très progressivement, sur tout le pourtour de l’espace Schengen, territoire clé de l’Europe en termes de gestion et de contrôle des flux migratoires, de nouvelles barrières frontalières sont apparues. Auxquelles se sont ajoutés depuis quelques mois des «hotspots», centres d’enregistrement et d’identification des migrants, que le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés a dénoncé comme des «centres de détention». Le premier a ouvert ses portes en septembre 2015 à Lampedusa. Ce fût ensuite celui de Trapani en décembre 2015, de Pozzallo dans le courant du premier trimestre 2016 et enfin de Tarente en mars 2016.