Exilés, migrants, réfugiés, déplacés, expulsés, de nombreux mots pour un seul acte celui de quitter un lieu natal pour des raisons politiques, historiques, presque toujours violentes, quitter un pays pour en rejoindre un autre, coûte que coûte, un pays nouveau porteur d’espoir et de liberté. Et dans la précipitation du départ, on emporte avec soi avant tout sa mémoire, et en vrac des chansons, des goûts, des parfums, des blessures et des joies, on emporte de l’invisible qu’on garde au fond de soi, pour ne jamais le perdre et on avance comme ça, dans d’autres villes, d’autres langues, d’autres codes, on avance à la fois en oubliant et en se souvenant. L’exil est parfois un art, amis le plus souvent il reste une douleur cachée, en silence, comme un secret, une pudeur, comme des larmes qu’on passerait une vie à retenir.