Ce lundi matin, quelques semaines après la rentrée, la chaise du petit O. est vide au fond de la classe. Le maître ne s’inquiète pas: il est peut être malade. Demain, si O. n’est toujours pas là, il faudra commencer à appeler le Foyer, savoir si les parents et l’enfant vont bien, s’ils·elles sont toujours là, à Genève. Parce qu’un renvoi Dublin est imminent, prêt à arracher O. à ses progrès scolaires significatifs, à son apprentissage rapide du français, à sa reconstruction lente face aux traumatismes de la fuite et de l’exil, à ses camarades de classe, à son professeur qui a passé de nombreuses heures avec lui pour qu’il trouve son équilibre et sa place au sein du groupe.